13 mars 2010

Tinariwen: le blues du désert

Les années passent, mais la fascination pour l'univers musical, culturel et politique de Tinariwen demeure. Si la renommée internationale du groupe, qui a joué avec Robert Plant et Carlos Santana, va grandissant, les musiciens touaregs n'ont perdu de vue ni ce métissage entre airs traditionnels du désert africain et blues rock qui les caractérise, ni les motivations qui les ont menés à chanter la réalité de leur peuple. À la veille du concert de samedi au Palais Montcalm, nous avons échangé avec eux.



Q Vous en serez à votre deuxième concert à Québec. Comment abordez-vous la présente tournée et combien serez-vous sur scène?


R En fait, ce sera notre troisième concert, puisque nous avons aussi joué pour le Festival d'été. Nous serons six sur la scène, une formation plus réduite pour avoir plus de précision dans la musique.


Q Avec le récent album, Imidiwan : Companions, c'est le studio qui est venu à vous, plutôt que le contraire. C'est-à-dire que vous avez enregistré dans le désert du Sahara. Quel impact cela a pu avoir sur l'enregistrement, outre l'étonnante Desert Wind, où c'est le vent qui fait vibrer les cordes d'une guitare?


R Nous avons fait cela surtout dans le but de nous rapprocher au maximum du lieu d'origine de l'inspiration du groupe et de notre style musical authentique.


Q Dans le livret de Imidiwan, vous décrivez quelques moments magiques, comme celui où Ibrahim fait jouer The Mover, du groupe Free, sur une vieille cassette. Ils sont nombreux, les groupes de blues rock à vous avoir inspirés?


R Dans l'histoire, pas beaucoup de groupes ont pu être entendus chez nous. Ce n'est que tout récemment que la discothèque s'est élargie.


Q Il semble qu'avant de jouer de la guitare électrique, vous avez longtemps joué de la guitare acoustique. Comment s'est faite la transition et quel travail cela a impliqué pour que vous ayez la maîtrise et le son que vous avez aujourd'hui?


R Le passage de l'acoustique à l'électrique s'est fait dans une grande excitation, car c'était pour nous une façon de porter le son bien plus loin, pour plus de spectateurs.


Q À partir du milieu des années 80, vous vous êtes structurés et dotés d'un studio. Ç'a été difficile de tout mettre en branle, d'acquérir de l'équipement pour pouvoir donner forme à Tinariwen comme vous l'entendiez?


R Ce n'est qu'en 2000 que le groupe est devenu plus professionnel, et que pour la première fois l'occasion d'enregistrer s'est présentée, à Kidal avec The Radio Tisdas Sessions. Cependant certaines expériences d'enregistrement avaient eu lieu auparavant.


Q Désormais, Tinariwen est devenu synonyme de blues rock du désert. Est-ce que cette étiquette, un peu simpliste, voire clichée, vous irrite?


R Non si le public peut sentir que nous ne sommes pas qu'un simple groupe de musique world folklorique, mais un groupe pop au sens populaire. [...] Nous croyons que notre musique a une réelle raison d'exister.


Q On a abondamment parlé du côté militaire de Tinariwen, qui a duré un temps, alors que la musique est présente depuis toujours. Pour avoir touché à ces deux aspects, est-ce que la dimension musicale s'est avérée plus efficace pour faire progresser la cause des Touaregs?


R Nous y croyons fort. Pour nous, c'est la source de l'énergie.


Q Sur Imidiwan, il est toujours question de révolution, de la situation parfois difficile des Touraregs (chômage). Sentez-vous qu'il y a eu des progrès au cours des 20 dernières années?


R Non, si ce n'est des différentes expériences vécues!


Q Parlez-moi de la dynamique au sein de Tinariwen : une partie des membres fait des tournées, d'autres pas. Certains s'ajoutent pour les enregistrements. Vous avez déjà dit que cette dynamique avait assuré votre longévité. En quel sens? Ça peut paraître, au contraire, complexe à gérer...


R Tinariwen est une grande famille et chacun s'efforce de respecter cet esprit collectif.


Q Plusieurs artistes se disent ouvertement vos admirateurs, et vous avez joué avec de grands noms comme Robert Plant ou Carlos Santana. Que tirez-vous de ces rencontres?


R Du plaisir, bien sûr, et de la reconnaissance. Mais nous ne som mes pas plus impressionnés que ça! Nous sommes juste contents de réveiller les dinosaures de l'industrie musicale des 50 dernières années!


Q Que rapportez-vous de vos tournées autour du monde? Des chocs culturels? Un sentiment d'injustice ou d'inégalité? Une fierté de voir votre musique voyager?


R [...] Nous sommes surtout très contents d'enthousiasmer le public devant lequel nous jouons.


Vous voulez y aller?


QUI : Tinariwen


QUAND : 6 mars, à 20h


OÙ : Palais Montcalm


BILLETS : 12,50 $, 40 $


TÉL. : 418 641-6040


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