La dissémination des armes est particulièrement préoccupante. Quatre
pays de la zone du Sahel (Mauritanie, Mali, Algérie, Niger) ont mis en
place une cellule sécuritaire composée d’experts en armements pour
suivre le mouvement de circulation des armes en provenance de la Libye.
On pense que 800.000 à 1 million d’armes légères sont en circulation
clandestine dont des missiles sol-air, des fusils mitrailleurs de
fabrication coréenne, des roquettes anti-char, des pistolets
automatiques, de l’artillerie lourde. Selon le Washington Post, les
officiels américains craignent que des lance-roquettes anti-aériens ne
tombent dans les mains de terroristes susceptibles de s’en servir contre
les avions de tourisme survolant l’Afrique du Nord et le Proche Orient :
« Le gouvernement libyen avait jusqu’à 20.000 missiles de ce type et
les entrepôts ont été pillés dans le chaos du soulèvement libyen » écrit
le journal.
Le Polisario et la branche africaine de Al Quaïda (Aqmi : Al‑Qaïda au
Maghreb Islamique) tirent profit de l’instabilité régionale générée par
la crise libyenne. Deux Espagnols, une femme et un homme, et une
Italienne, membres d'une ONG, ont été enlevés à Hassi Rabuni, près de
Tindouf dans le sud-ouest algérien, une zone qui abrite des camps de
réfugiés sahraouis contrôlés par le Front Polisario.
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri
(photo), a renouvelé l'engagement de son pays à "œuvrer" avec les pays
voisins pour la libération de trois coopérants européens enlevés en
Algérie le 23 octobre. S'exprimant devant le Parlement dans le cadre
d'une question orale concernant les « provinces du sud du royaume » M.
Fassi Fihri a dénoncé cet « acte lâche » en exprimant la « forte
solidarité du Maroc avec les familles des otages ».
Le ministre marocain a en outre estimé que l'Algérie a une «
responsabilité » dans cette affaire car elle assume la « responsabilité
de protéger les personnes qui vivent sur son territoire ».
Aucune compromission avec le terrorisme ne doit être tolérée.
Koffi Souza