10 févr. 2012

Course contre la montre pour éviter la faim dans le Sahel

BRUXELLES, Royaume de Belgique, 9 février 2012/African Press Organization (APO)/ — La Commission Européenne est en train d’augmenter à 123,5 millions d’Euros son assistance humanitaire pour la région du Sahel en Afrique sub-saharienne où 12 millions de personnes sont menacées de faim.


La décision a été prise, après la reconnaissance -par la communauté internationale- de l’urgence à contenir la crise alimentaire qui s’annonce. Les grands donateurs dont les Etats membres de l’Union Européenne, les Etats-Unis, le Canada, le Japon et d’autres, se réunissent aujourd’hui à Bruxelles afin de discuter de la meilleure façon d’aider ceux qui sont dans le plus grand besoin et de renforcer leur engagement de donner l’alerte et de mobiliser l’assistance au profit des personnes les plus vulnérables dans les pays du Sahel.

La Commissaire Européenne à l’Aide Humanitaire -Kristalina Georgieva- a indiqué sa détermination à s’assurer que les ressources mobilisées par la communauté Internationale sont à la hauteur de la crise telle qu’elle évolue. Combinée avec les fonds d’aide au développement d’au moins 150 millions d’Euros, l’aide annoncée porte ainsi à presque 275 millions d’Euros le total des financements de la Commission pour le Sahel cette année. Mais l’on estime que 700 millions d’Euros sont nécessaires pour couvrir les besoins des six prochains mois.

“Tous les clignotants d’alerte sont au rouge. Les taux de malnutrition grimpent rapidement; le déplacement d’un nombre important de personnes avec leur bétail a commencé. L’UE a pris des actions immédiates et j’invite instamment d’autres à faire de même’ a déclaré Kristalina Georgieva, la Commissaire Européenne à la Coopération Internationale, à l’Aide Humanitaire et à la Réponse aux Crises.

Cinq pays du Sahel (Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger) ont déclaré la crise et lancé un appel à l’aide international. La Commissaire Georgieva qui a visité la région le mois dernier a ajouté que “les gouvernements de la région doivent être appuyés dans leurs efforts pour éviter la crise. L’alerte rapide autour de cette crise a aidé à la préparation d’une prompte réaction. Mais sans une intervention bien planifiée dès maintenant, le risque est grand de se retrouver en Juin avec une crise alimentaire généralisée. En agissant maintenant nous pouvons sauver beaucoup plus de vies en même temps que nous éviterons les coûts supplémentaires qui surviennent lorsqu’ on intervient quand la situation est à son pic”.

Normalement la période de soudure dans le Sahel s’étend de Mai/Juin jusqu’en Septembre. Cette année, à cause des mauvaises récoltes en 2011, il est prévu qu’elle survienne dans quelques semaines. Sans assistance les gens pourraient bientôt mourir de faim.

La lutte contre le fléau de la malnutrition des enfants et des femmes enceintes et allaitantes est une priorité majeure pour la Commission. C’est aussi une condition sine qua non pour briser le cycle de l’insécurité alimentaire chronique et du sous-développement dans la région. Avec ces objectifs et les financements de la Commission, l’UNICEF est en train d’acheminer les produits alimentaires spéciaux pour le traitement de la malnutrition sévère lorsque les taux atteindront des pics plus tard dans l’année. Le Programme Alimentaire Mondial a déjà commencé à acheter de la nourriture pour les populations les plus vulnérables. Des fonds supplémentaires sont dirigés vers la distribution à des ménages d’argent liquide dans des endroits où ceux qui sont dans le plus grand besoin peuvent acheter eux-mêmes de la nourriture. Ceci va encourager les commerçants locaux à continuer à approvisionner le marché, confiants de trouver une clientèle solvable pour leurs produits.

Une crise qui aggrave la crise.

Les pays du Sahel sont parmi les plus pauvres de la planète. Sur les 187 pays dans l’Indice de Développement Humain de l’ONU en 2011, le Niger est à la 186e place, le Tchad 183e, le Burkina Faso 181e et le Mali 175e. La crise actuelle vient donc aggraver une situation déjà difficile. Dans une année de récoltes normales, les ménages les plus pauvres dépensent la majeure partie de leurs revenus (70%) pour leurs besoins alimentaires. Les pluies irrégulières et les mauvaises récoltes de 2011 conduisent actuellement à une flambée des prix des aliments (50% de plus, comparé à l’année dernière) précipitant ainsi de nombreux ménages dans la crise et dans l’incertitude sur la façon de nourrir leurs familles.

Il s’agit d’une région difficile et complexe qui souffre de la détérioration de l’environnement avec de fréquentes sécheresses et une désertification croissante. Le Sahel est en première ligne des changements climatiques avec le Sahara qui avance rapidement vers le Sud du continent.


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