17 févr. 2012

Témoignage exclusif sur la situation critique des réfugiés maliens au Niger


Alors que les combats font rage entre l’armée malienne et les Touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad, les réfugiés continuent de fuir en masse le Mali pour se réfugier dans les pays voisins. Notre Observateur est allé les rencontrer à Mangaize, dans le nord du Niger. Il nous rapporte un témoignage et des images exclusives d'une crise humanitaire largement ignorée par les médias.
 
Regroupés au sein du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), les rebelles touaregs ont lancé à la mi-janvier une offensive contre l’armée malienne. Ils réclament l’indépendance de l’Azawad, région sahélienne du Mali où les Touaregs sont majoritairement implantés.
 
Le nombre de réfugiés fuyant les violences au Mali a doublé au cours de ces dix derniers jours selon le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Près de 44 000 personnes sont parties vers la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso. Des campements de réfugiés ont aussi été installés en Algérie.
 
Après s’être rendu dans un camp dans le nord du Burkina Faso, notre Observateur a passé une journée à Mangaize, à 150 km de Niamey au nord du Niger. Le HCR et les autorités nigériennes ont prévu de transférer les familles arrivées à Mangaize près de la ville de Ouallam, sur un site plus sûr car moins proche de la frontière malienne.
 
 

"Les hommes essayent de vendre leurs moutons sur le marché"

Assan Midal travaille comme guide touristique au Mali et au Niger. Depuis le début de la crise malienne, il se rend dans les campements de réfugiés au Burkina Faso et au Niger pour leur venir en aide et nous informer.
  
À Mangaize, les réfugiés viennent de Ménaka et de sa région. Ils sont arrivés il y a une quinzaine de jours. Certains avaient des contacts en ville où ils sont hébergés. Ceux qui ont un peu de moyens louent une maison pour environ 10 euros par mois. Les plus démunis dorment à l’air libre ou sous des tentes.
 
Depuis quelques jours, il y a un va-et-vient d’ONG locales, elles distribuent des aliments et de l’eau. Des tentes ont été apportées par l’Unicef. Et les autorités locales font des recensements. Il y aurait 1 500 personnes à Mangaize. 
 
Les conditions sanitaires sont toujours très précaires. Sans toilettes, ils font leurs besoins près de leur lieu de vie. Quand vient le jour du marché, les hommes désertent le camp pour essayer de vendre les moutons qui ont fait le voyage depuis le Mali. Ils se sentent en sécurité là où ils sont mais ils portent tous la tristesse sur leur visage."
 
 
 

Photos d'Assan Midal prises à Mangaize le 16 février.
 
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France24

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