5 mars 2013

A Gao au Mali, l’opération «nettoyage» s’est accélérée

 RFI
Des militaires maliens mitraillent les positions islamistes à la mairie de Gao.
Des militaires maliens mitraillent les positions islamistes à la mairie de Gao.
REUTERS/Joe Penney

Dans la région de Gao, les opérations militaires franco-maliennes se poursuivent depuis plusieurs jours, et ont même connu une nette accélération. La population, elle, tente de reprendre une vie normale. Plus d’un mois après la libération de la ville, et une dizaine de jours après les dernières attaques de kamikazes, le centre-ville est toujours ravagé. Les habitant ont commencé à remettre en état le marché central.


Deux opérations militaires ont été lancées simultanément jeudi dernier, avec dans les deux cas, le même objectif : nettoyer la région de Gao des combattants islamistes toujours présents.
La première opération, dirigée par l’armée malienne avec l’appui des troupes françaises, s’est concentrée sur un village, Kadji, dont les habitants sont soupçonnés d’avoir collaboré avec les islamistes du Mujao pendant l’occupation, et de les avoir ensuite aidés à se cacher.
La ville est libre, mais pas la région
Les kamikazes qui ont attaqué la ville il y a une dizaine de jours pourraient être venus de ce village, pense un officier malien. Une cinquantaine de personnes ont été interpellées et sont actuellement interrogées à la gendarmerie de Gao. Aucun combattant ni aucune arme n’ont été trouvés.


Des Français surveillent l’endroit où se trouvait le marché principal de Gao, détruit lors de combats entre jihadistes et forces françaises quelques jours plus tôt. Photo: 2 mars 2013.
REUTERS/Joe Penney
Des combattants, les soldats participant à la seconde opération en ont trouvé beaucoup vendredi 1er mars, à 60 kilomètres de Gao. Ils en ont même tué 52 d’après l’armée malienne.
Cette seconde opération franco-malienne avait pour objectif d’explorer les alentours de la ville de Gao. Elle a officiellement pris fin samedi soir. Le 26 janvier dernier, la ville de Gao a été libérée, mais pas l’ensemble des villages de la région.


Les soldats français dans les ruines du marché central de Gao, le 2 mars 2013.
REUTERS/Joe Penney

Gao se reconstruit

« L’application de la charia, c’est la route du bonheur. » Ce grand panneau noir, installé par le Mujao, accueillait toujours les passants à l’entrée du centre-ville de Gao. Il vient d’être recouvert de peinture, sous l’œil réjoui des habitants. « Il faut vraiment que la trace des jihadistes, que les gens sachent que, voilà, ils ont nettoyé. Et les gens continuent leur vie. Nous, c’est notre vie ! La sécurité nous intéresse pour trouver cette paix ! »
Quelques mètres plus loin, une dizaine d’hommes donne des coups de pelle pour déblayer le marché central. Ravagé par les combats il y a une dizaine de jours, il restait encombré de gravats et recouvert de cendres. Démoralisant et surtout inutilisable, comme l’explique ce commerçant. « Ils ont vraiment pris du temps avant de nettoyer. Depuis les bombardements, on ne peut pas travailler comme il faut. Ils vont finir de balayer et il y a des experts ici qui vont venir voir. Si on nous donne l’autorisation de s’asseoir, on va s’asseoir ! Ce soir, on vend nos marchandises ! »
Tous ces travaux relèvent d’une initiative populaire en attendant le retour de l’Etat dans la ville. Mohamed Bankana Maïga, responsable de l’assainissement dans le cercle de Gao, est venu donner ses conseils. « Il n’y a pas les autorités, il n’y a pas le gouverneur pour le moment. Il n’y a que le maire, et puis quelques maires au niveau des différentes communes autour du cercle, relate-t-il. Et ce sont eux qui ont décidé avec les personnes présentes, de mettre en œuvre des travaux d’assainissement ». Ce que confirme Mohamed Bankana Maïga, « ne serais-ce que pour un début », a-t-il ajouté.

Gao commence à se reconstruire en espérant qu’il n’y aura pas de nouveaux combats dans la ville.
RFI


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