19 avr. 2013

Communiqué de HUMAN RIGHTS WATCH

Human Rights Watch a déjà documenté de nombreux incidents lors desquels des soldats maliens avaient arrêté sans motif des membres des groupes ethniques touaregs, arabes et peuls en raison de leur prétendu soutien aux groupes armés islamistes ou touaregs
Les exactions commises à Léré ont été documentées lors d’une visite effectuée au Mali par des chercheurs de Human Rights Watch du 11 au 23 mars. D’autres constats de violations des droits humains seront rendus publics au cours des prochaines semaines.

Les exactions contre les « peaux claires » réveillent des blessures douloureuses

Jeune Afrique, 30 janvier 2013
Le gouvernement du Mali devrait enquêter sur les affirmations selon lesquelles des soldats maliens ont torturé sept personnes soupçonnées d’être des partisans de groupes islamistes armés à Léré, près de Tombouctou.
Les sept hommes, qui portaient tous sur le corps des traces visibles de torture, ont affirmé à Human Rights Watch avoir été battus à coup de poing et de pied, brûlés et soumis à des injections forcées d’une substance corrosive ainsi qu’à des menaces de mort, alors qu’ils étaient détenus par l’armée entre le 15 février et le 4 mars 2013.
L’un d’eux a affirmé avoir subi une torture avec de l’eau comparable à la technique du « simulacre de noyade » (« waterboarding »). « Le recours à la torture par des soldats qui ont précisément pour mandat de restaurer la sécurité dans le nord du Mali ne peut qu’aggraver une situation déjà difficile », a déclaré Corinne Dufka, chercheuse senior sur l’Afrique de l’Ouest à Human Rights Watch.
« Le gouvernement malien devrait enquêter rapidement et de manière impartiale sur ces accusations et sur d’autres allégations d’exactions, sous peine de se retrouver dans une situation où son armée échapperait à tout contrôle et où les tensions intercommunautaires s’aggraveraient. »
Les sept détenus, appartenant tous à l’ethnie touarègue et âgés de 21 à 66 ans, ont affirmé que les soldats les avaient arrêtés à proximité du marché aux bestiaux de Léré, où ils s’étaient rendus, venant de leurs villages, pour vendre des vaches. Deux d’entre eux ont été arrêtés alors qu’ils se cachaient dans une maison proche du marché. Tous les sept ont été emmenés dans un bâtiment qui semblait servir de quartier général militaire temporaire. L’armée malienne avait repris Léré fin janvier, dans le cadre d’une offensive dirigée par la France pour reconquérir le nord du Mali, qui était tombé aux mains de groupes islamistes armés en 2012.
Human Rights Watch a recommandé au gouvernement malien de

  • : Mener des enquêtes et poursuivre en justice, dans le respect des normes internationales en matière d’équité des procès, les membres des forces de sécurité impliqués dans les tortures et dans les autres exactions commises à Léré, quel que soit leur grade, y compris les responsables ayant fait preuve de leur incapacité à empêcher les exactions perpétrées ou à en punir les auteurs, en vertu du principe de la responsabilité du commandement.

  • Accélérer le redéploiement de fonctionnaires de police, de gendarmerie et du ministère de la Justice dans les villes et villages du nord du Mali, en particulier là où des opérations militaires se poursuivent, notamment dans et autour des villes de Gossi, Gourma-Rharous et Bourem.

  • Garantir le traitement humain de toute personne placée en détention dans le cadre d’opérations militaires, faire en sorte qu’elle soit rapidement traduite devant une instance judiciaire afin d’assurer la légalité de la détention et lui permettre contacter sa famille.

  • Mettre en place une permanence téléphonique 24 heures sur 24 assurée par les autorités maliennes compétentes et du personnel de la Mission de soutien international au Mali (AFISMA) à destination des victimes et des témoins d’exactions, y compris celles commises par les membres des forces de sécurité.
Lire le communiqué complet de HUMAN RIGHTS WATCH

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