17 févr. 2012

Rébellion au Mali : Gare à l’Internationale intertouarègue


Le sujet est le même mais le cadre diffère. En effet, à Abuja (Nigeria) comme à Tessalit (Mali), il est question de la rébellion malienne. Mais, si du côté de la capitale nigériane, ce sont les chefs d’Etat de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui vont discuter de la situation conflictuelle au cours de la 40e session ordinaire de l’institution, qui s’y tient les 16 et 17 février 2012, du côté du territoire malien par contre, ce sont les armes qui parlent au cours de violents combats entre le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et l’armée malienne, qui ont contraint entre 20 000 et 30 000 personnes à fuir le Mali vers les pays frontaliers dans des conditions souvent difficiles.

Bien malin qui saura dire, à l’heure actuelle, comment faire pour dénouer ce nœud gordien qui enserre le président malien, Amadou Toumani Touré (ATT). Mais force est de reconnaître que seules deux pistes de solutions semblent se dessiner dans le Sahel malien : il faut armer conséquemment les militaires maliens pour qu’ils puissent mater cette rébellion mais aussi et surtout donner les moyens à l’Etat malien de parfaire sa politique d’intégration de la région par des actions de développement et d’autonomisation.
Cependant, autant il faut souhaiter que les pairs ouest-africains d’ATT fassent bloc autour de lui, autant il faut craindre que la rébellion ne se généralise à toute la zone touarègue. En effet, la menace existe que, comme mues par un appel du genre « Touaregs de tous les pays, unissez-vous ! », les populations touarègues, ces Berbères nomades vivant dans le Sahara central, l’Algérie, la Libye et sur les bordures du Sahel, au Niger, au Mali, en Mauritanie et au Burkina Faso, ne se mêlent à cette danse macabre des armes.
Il faut dire que ceux-là que l’on surnomme les « hommes bleus », à cause de la couleur de leur chèche, ont toujours été vu comme une minorité marginalisée, même s’il s’agit là en fait d’une minorité de fait liée à la géographie de leur zone d’habitation et non de droit découlant d’une quelconque volonté. On peut donc craindre que la situation ne se métastase et que pointe à l’horizon dans ce no-man’s land une sorte d’Internationale touarègue à la faveur de cette rébellion malienne.
Ainsi, plus que jamais, la CEDEAO devra faire taire ses contempteurs en trouvant une solution concertée au problème malien, car il est clair que le Mali, seul, n’en viendra pas à bout. Et c’est bien connu, l’union fait la force.
Par Hyacinthe Sanou — L’Observateur Paalga

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