Même si l’arrivée du Président Abdel Fattah Al-Sissi à la tête de l’UA a pu susciter quelques interrogations, son annonce en faveur d’un « patriotisme économique africain » semble rassurer ceux qui gardaient encore une image d’une Egypte essentiellement tournée vers le Moyen-Orient. Certes, il y a encore un grand débat sur les pouvoirs à redonner à la Commission et des réticences souverainistes, mais cette présidence égyptienne intervient à un moment où on a pu noter une nette avancée de l’agenda des réformes bien que certains grands défis, notamment sécuritaires, restent à relever.
Les dossiers ne manquent pas sur la table du nouveau président de l’Union africaine comme la question libyenne mais aussi la lutte contre le terrorisme. Malgré toutes les divergences sur l’avenir de Libye, l’Egypte souscrit pleinement aux accords de Skhirat et à un règlement sous les auspices des Nations Unies.
Rien que sur ces deux grands dossiers, la présidence égyptienne revêt plusieurs enjeux dont la nécessaire synergie entre les deux rives du Sahara qui partagent des défis imposés par l’Histoire et la géographie. Même si une certaine géopolitique simpliste a toujours tenté d’en faire deux aires distinctes, ces deux entités doivent faire face ensemble à la question du terrorisme qui, par nature, reste une menace transnationale.
L’Union Africaine qui tarde aujourd’hui à avoir une politique continentale autour d’une stratégie concertée malgré les efforts dans le cadre de l’Architecture africaine de paix et sécurité (APSA), devrait pouvoir profiter de cette présidence pour fixer le cadre d’une coopération plus efficace. Avec la présidence d’Al-Sissi, cette possibilité de synergie est encore plus grande dans le cadre d’une régionalisation des stratégies de prévention et de lutte contre le terrorisme mais aussi d’une meilleure harmonisation des efforts pour le moment dispersés entre ...