Les autorités maliennes se donnent visiblement comme priorité de
désamorcer la «bombe sécuritaire» engendrée par le conflit libyen.
Dans le but de prévenir justement une éventuelle résurgence de la
rébellion touareg dans le nord du Mali, Bamako vient d’ailleurs d’y
dépêcher des notables. Le but : connaître l’état d’esprit des habitants
de la région qui, annoncent plusieurs sources, seraient sur le point de
reprendre les armes. La remarque vaut surtout pour les Touareg qui ont
combattu, ces derniers mois, pour le compte du régime de Mouammar El
Gueddafi. Cette région est, rappelle-t-on, confrontée, depuis le début
des années 1990, à des rébellions touareg cycliques.
Pas plus loin qu’hier, une délégation d’élus du nord du Mali a entamé une mission «d’écoute et d’apaisement» à Kidal, une région connue pour son hostilité envers le pouvoir de Bamako. «Une délégation composée d’élus du nord du Mali a quitté dimanche (hier, ndlr) Kidal pour se rendre auprès de Touareg maliens armés revenus de Libye», a déclaré à la presse une source au gouvernorat de Kidal.
Pas plus loin qu’hier, une délégation d’élus du nord du Mali a entamé une mission «d’écoute et d’apaisement» à Kidal, une région connue pour son hostilité envers le pouvoir de Bamako. «Une délégation composée d’élus du nord du Mali a quitté dimanche (hier, ndlr) Kidal pour se rendre auprès de Touareg maliens armés revenus de Libye», a déclaré à la presse une source au gouvernorat de Kidal.
Selon un programme fixé d’avance, la délégation se rendra sur un
cantonnement de Touareg armés revenus de Libye et qui acceptent le
processus de paix dans le nord du Mali. Ces élus iront ensuite à la
rencontre d’autres Touareg armés qui, une fois de retour de Libye, ont
refusé de se cantonner, préférant rejoindre les montagnes du désert en
signe de colère. «Nous allons les écouter, les calmer et tout faire pour
éviter une dégradation de la situation sécuritaire sur le terrain», a
affirmé à l’AFP un membre de la délégation.
Mais pour parer à toute éventualité, l’on indique qu’un renfort en hommes et en matériel de l’armée malienne est arrivé samedi dans le nord du Mali. Officiellement, ce «mouvement» de troupes est destiné à «assurer la sécurité» des populations.
Mais pour parer à toute éventualité, l’on indique qu’un renfort en hommes et en matériel de l’armée malienne est arrivé samedi dans le nord du Mali. Officiellement, ce «mouvement» de troupes est destiné à «assurer la sécurité» des populations.
Les autorités maliennes ont, rappelle-t-on, décidé de (re)prendre le
dossier à bras-le-corps après notamment qu’un accrochage soit survenu,
le 6 novembre dernier, entre l’armée nigérienne et des hommes armés,
dans le nord du Niger. D’après plusieurs sources, ceux-ci étaient
«surtout des Touareg maliens revenus de Libye». «Ces éléments armés sont
essentiellement des Touareg maliens pro-Gueddafi en provenance de Libye
qui tentent de regagner le Mali», avait indiqué une source sécuritaire
nigérienne. Lors de cet accrochage, «il y a également eu 13 tués et
13 capturés dans les rangs de ces éléments», avait précisé la même
source. Un élu touareg d’Agadez avait aussi signalé «la présence
d’ex-soldats libyens en fuite» parmi ces hommes armés. «Nous pensons à
d’ex-soldats libyens d’El Gueddafi qui veulent se réfugier au Mali avec
des Maliens ayant combattu à leurs côtés», avait confirmé un autre
responsable touareg.
Il faut dire que la crainte des autorités maliennes et nigériennes
d’une dégradation de la situation sécuritaire, déjà très précaire, se
justifie d’autant plus que le conflit libyen est encore loin d’être
terminé. La preuve : trois combattants ont été tués, vendredi dernier,
dans des affrontements avec des membres d’une autre faction armée dans
la région d’Al Maya (27 km à l’ouest de Tripoli). Les trois combattants,
membres de brigades armées de la ville de Zawiyah, ont été tués par des
membres d’une faction armée de la région voisine de Werchefana. La
situation risque de se compliquer davantage si les informations évoquant
la constitution au Sahel d’une «résistance libyenne» se confirment.