Présentation de la langue tamasheq
Le tamasheq (ou tamajeq ou tamaheq, des dérivés du mot tamazight), est la langue des Touaregs, un peuple nomade que l’on trouve dans des régions désertiques d’Afrique du Nord depuis des millénaires, sur une vaste zone qui va du Mali à la Libye et du Burkina Faso à l’Algérie en passant par le Niger. On compte environ 1 million de locuteurs de tamasheq.
Tout comme le kabyle, le chaoui ou le rifain, le tamasheq est en fait une des variantes du berbère (ou tamazight),
un groupe de langues présentes dans toute l’Afrique du Nord (Maroc,
Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Niger, Mauritanie, Mali et
Burkina-Faso), sans compter une importante diaspora en Europe et en
Amérique. Au total, on estime à plus 45 millions le nombre de
berbérophones.
Une des particularités de la langue berbère est son écriture. Un alphabet, appelé tifinagh,
existe en effet depuis le premier millénaire avant l’ère chrétienne,
et malgré sa quasi-disparition dans le nord où il a été supplanté par
les alphabets latin et arabe, il n’a jamais cessé d’être utilisé par
les Touaregs. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, une version
moderne, d’abord lancée par l’Académie Berbère, puis modifiée par des
linguistes pour un faire un standard applicable à tous les parlers,
est, à l’heure actuelle, largement utilisée dans le nord, et même
officialisée au Maroc à partir de 2001. Cet alphabet, que l’on désigne
sous le nom de néo-tifinagh, bien que suscitant l’enthousiasme dans le
nord, est, toutefois accueilli avec réticence par les Touaregs.
Image & son
: Arnaud Contreras
Conseils linguistiques : Salem Mezhoud
Montage : Caroline Laurent
Conseils linguistiques : Salem Mezhoud
Montage : Caroline Laurent
Un grand merci à Abdelkrim
Touhami. Mohamed Hamza. Moussa Ag Keyna et Laurent Le Nevez de Toumast.
Abdallah Ag Alhousseyni de Tinariwen. Mokhtar et Mohamed Zounga, Nicolas
Loizillon, Badia Journet et l’équipe d’Akar Akar. Mahmoud Bekkar de Syn
Air. Nadia Bellalimat. Jean-Marc Durou. Fred Miguel. Zaid. Farida
Sellal, Samira Clady-Farid et l’équipe du Festival de l’Imzad. Philippe
Holvoet. Cornelis Van Voorthuizen. Benoît Auriol. Laurent de Verneuil.
Grégoire Cruse. Sidiali Youlansar (Sakaï). L’équipe du Parc National de
l’Ahaggar. Les membres de l’association « Sauver l’Imzad ».
Questions d’identité
Le tamasheq est une langue encore très vivante, avec plus d’un million de locuteurs. Mais quel est l’avenir de cette langue du désert dans un contexte de plus en plus urbain et mondialisé ?
Que deviendra cette culture spécifique dès lors que de plus en plus de jeunes choisissent l’exode ? Pourquoi la langue orale est-elle insuffisante et faut-il aussi insister sur l’apprentissage de la lecture ? Que perdrait le monde s’il perdait la langue tamasheq… ?
C’est à toutes ces questions que tentent de répondre Moussa Ag Keyna, du groupe Toumast, Abdelkrim Touhami et Mohamed Hamza, poète et enseignant, qui nous donne bien envie de partir dans le désert à la découverte de son peuple…
Image et son
: Arnaud Contreras
Montage : Caroline Laurent
Montage : Caroline Laurent
Chants en tamasheq, par Moussa Ag Keyna
Les Touaregs se sont
beaucoup battus pour une meilleure reconnaissance de leurs droits et de
leur culture, des conflits qui se sont officiellement terminés au Mali
en 1992 et au Niger en 1995.
Dans la continuité de ces combats, plusieurs groupes de musique touarègue, ou ishumar,
se sont constitués, dont le premier a été Tinariwen. Ces groupes
reprennent des lignes mélodiques traditionnelles et y posent des paroles
souvent plus militantes qui racontent leur mode de vie et appellent à
la mobilisation de la jeunesse.
C’est dans les années 90 que se crée le groupe Toumast, autour de Moussa Ag Keyna.
Celui-ci sort de plusieurs années de lutte et de maquis, et est évacué
vers la France, grièvement blessé. Avec Aminatou Goumar, il enregistre
un premier album, puis un deuxième, évoquant la vie nomade, l’amour,
l’exil, la lutte des Touaregs et les désillusions.
Nous vous proposons quelques unes de
ces chansons, chantées en solo par Moussa Ag Keyna qui s’accompagne à
la guitare. La première, intitulée « Le faucon », raconte la nostalgie de la vie du désert, la seconde, « Cette fille », est une chanson d’amour, et la troisième, « Hé ! Mes frères ! », est un chant de combat pour que les Touaregs n’oublient pas la lutte pour la reconnaissance de leur identité…
« Innulamane (Le faucon) »
« Tallyatt idaght (Cette fille) »
« Kik ayittma ! (Hé ! Mes frères !) »
Image & son : Arnaud Contreras
Traduction : Moussa Ag Keyna
Montage : Caroline Laurent
Traduction : Moussa Ag Keyna
Montage : Caroline Laurent
Tinariwen : interview d’Abdallah Ag Alhousseyni
Abdallah Ag Alhousseyni, du groupe Tinariwen, nous parle en tamasheq de son rapport à sa langue et de la façon dont il a appris l’écriture tifinagh.
Image et son
: Arnaud Contreras
Traduction : Moussa Ag Keyna
Montage : Caroline Laurent
Traduction : Moussa Ag Keyna
Montage : Caroline Laurent
Les petits mots de tous les jours
Nous vous proposons d’apprendre quelques mots de base dans la langue des Touaregs, avec Moussa Ag Keyna, du groupe Toumast, et Mohamed Hamza, poète et enseignant :
Les chiffres
Les couleurs
Les jours de la semaine
Les parties du corps
Les expressions courantes
Mohamed Hamza nous
apprend ici les mots et expressions courants de sa langue, tels que «
j’ai faim », j’ai froid » ou encore… « je t’aime » ! Et il conclut en
parlant de la grande pudeur des gens de son peuple, qui préfèrent ne pas
exprimer leurs sentiments mais… agir !
Les mots nouveaux
En tamasheq comme dans toutes les
langues qui sont confrontées aux défis de la modernisation, il y a les
néologismes que les jeunes inventent, et il y a aussi une reprise des
mots courants que l’on pourrait qualifier d’internationaux, tant ils
sont les mêmes dans toutes les langues. Mais avec l’accent local, bien
sur !!
Image et son
: Arnaud Contreras
Conseils linguistiques : Salem Mezhoud et Abdoulahi Attayoub
Montage : Caroline Laurent
Conseils linguistiques : Salem Mezhoud et Abdoulahi Attayoub
Montage : Caroline Laurent
Les mots du désert
Mohamed Hamza nous explique avec beaucoup de finesse ce que signifie le mot « Ténéré« dans
sa langue. Nous connaissons certes le mot puisque c’est le nom du
désert de cette région, mais pour les Touaregs, il a aussi un autre
sens, que nous vous proposons de découvrir…
Quant au terme « Sahara« , nous verrons qu’il ne s’agit pas du tout d’un mot berbère, un peuple pourtant omniprésent dans cette partie du continent…
Image & son : Arnaud Contreras
Montage : Caroline Laurent
Montage : Caroline Laurent
Source: http://www.sorosoro.org