Le président du Niger Mahamadou Issoufou l’a reconnu officiellement
le 11 novembre à Pretoria, lors d’une visite de deux jours en Afrique du
Sud: Saadi Kadhafi a obtenu l’asile politique dans son pays «pour des raisons humanitaires», rapporte le Guardian.
Agé
de 38 ans, Saadi, l'un des fils du défunt colonel Kadhafi, avait fui la
Libye et était entré au Niger au mois d’août après la chute de Tripoli,
la capitale libyenne passée sous le contrôle des insurgés du Conseil
National de Transition (CNT).
Tout comme d‘autres Libyens qui
l’ont accompagné, Saadi a le statut de réfugié au Niger. Il est
recherché par la justice de son pays pour de présumés crimes commis
quand il était président de la Fédération libyenne de football. Le
président Issoufou a tenu à donner certaines précision à propos de
ces hôtes:
«Nous leur avons bien dit qu’ils ne pouvaient pas faire de politique ou mener des actions subversives.»
En
revanche le chef de l’Etat nigérien a nié la présence du frère de Saadi
Kadhafi, Seif Al Islam. Ce dernier, présenté comme l’héritier de
l’ex-guide libyen, est recherché pour crimes contre l’humanité par la
Cour Pénale Internationale (CPI) basée à La Haye. Introuvable, Seif Al
Islam aurait fui à travers le désert.
Bien que le Niger soit un
pays signataire de la CPI, le président Issoufou refuse de garantir une
éventuelle extradition de Seif Al Islam.
«Nous ne pouvons pas dire où se trouve Seif Al Islam. S'il vient au Niger, nous donnerons alors la position du gouvernement nigérien.»
Reste
que selon une source proche du président Issoufou cité par le Guardian,
le Niger n’a pas l'intention de remettre Seif Al Islam au CNT à
Tripoli.
«Nous sommes une démocratie et nous avons vu comment le colonel Kadhafi et son fils [Moutassim] ont été assassinés. Ce serait dangereux d’envoyer un membre de la famille là-bas.»
Le président Mahamoudou Issoufou avait
dirigé avec son homologue sud-africain Jacob Zuma des négociations
infructueuses au nom de l’Union africaine pour trouver une solution au
conflit en Libye.
Lors de sa conférence de presse, le président
du Niger a également exprimé sa préoccupation quant au sort de ses
ressortissants en Libye dont certains sont suspectés d’être des
mercenaires.
«Nous avons des travailleurs migrants encore en Libye. Nous somes très inquietspar leur situation. Nous avons expliqué à plusieurs reprises au CNT notre préoccupation quant à leur bien-être. Nous leur avons demandé de prendre soin d’eux, pas seulement des citoyens du Niger mais de toute la sous-région».Source: http://www.slateafrique.com