Confrontés à des enjeux sécuritaires croissants, les Etats du Sahel,
Mauritanie, Mali et Niger, renforcent leur puissance militaire par le
biais de contrats d'armements passés avec la France. Ces ventes d'armes ont été détaillées dans un rapport présenté
par le gouvernement français au parlement, le mercredi 26 octobre. Cette
présentation n'a pas précisé la quantité ou la qualité de ces armes,
mais a fait mention d'un contrat annuel.
Le gouvernement français est lié à dix pays africains par une
série de contrats de vente d'armements. Le Maroc est le principal
partenaire de la France dans ce commerce des armes, avec un contrat
d'une valeur de 354 millions d'euros passé l'année dernière, selon Jeune Afrique.
Ce rapport a également révélé la nature des liens militaires
qui liait la France à la Libye de Mouammar Kadhafi, lorsque le
gouvernement libyen avait versé 88,4 millions d'euros sur cinq ans pour
des contrats d'achat d'armements. Ces transactions avaient été gelées au
début de la révolution libyenne.
"Le désir des pays du Sahel d'améliorer leurs arsenaux
militaires résulte de leur situation", a expliqué Abdallahi Ould
Mohamed, spécialiste de la sécurité, "qui les contraint à faire face à
des défis sécuritaires, en particulier le terrorisme et les opérations
de contrebande."
"Il faut également tenir compte du fait que ces pays, notamment
la Mauritanie, le Mali et le Niger, étaient considérés comme les
maillons militaires faibles parmi les pays du Sahel, en comparaison avec
l'Algérie et le Maroc, ce qui a conduit al-Qaida à exploiter cette
vulnérabilité et lui a permis de mettre en oeuvre ses opérations avec
plus de facilité. Ces pays ne pourront donc pas répondre à ces menaces
tant que leurs capacités militaires ne seront pas renforcées", a-t-il
ajouté.
Ibrahim Ould Vall, expert stratégique, a indiqué pour sa part :
"Il est bien connu que la coopération militaire entre les pays du Sahel
et les pays possédant une grande expérience militaire est très
importante ; les pays du Sahel en ont pris conscience récemment et se
sont donc intéressés au renforcement des capacités de leurs armées."
"La menace du terrorisme dans ces pays est devenue une
incitation à renforcer la coopération militaire entre ces pays et
d'autres comme les Etats-Unis… en formant leurs armées à traquer les
éléments terroristes, en bénéficiant de certains matériels militaires
afin de protéger et de surveiller les frontières, et en luttant contre
les trafics de toute sorte, notamment les trafics d'armes légères",
a-t-il ajouté.
Selon un rapport publié le 29 octobre par MaliWeb, "le
gouvernement américain a accordé une aide militaire à l'armée malienne
pour une valeur de 9 millions de dollars, comprenant 75 véhicules, parmi
lesquels 44 SUV, 18 camions Mercedes 1517 et six ambulances, en plus de
grandes quantités de tenues, de matériels de communication militaire et
de pièces de rechange."
Le chargé d'affaires à l'ambassade des Etats-Unis à Bamako, la
capitale malienne, a dit que cette assistance permettait de venir en
appui aux efforts du Mali dans la lutte contre le terrorisme, selon MaliWeb.
"Cette assistance est venue au bon moment, au vu des nouveaux
défis sécuritaires auxquels est confronté Bamako par suite de la guerre
en Libye", a déclaré le quotidien El Khabar citant le Président malien, lundi 31 octobre.
Le chef de l'Etat malien a ajouté que l'approche de son pays
dans la lutte contre le terrorisme se "fonde sur le besoin de sécurité
et de paix comme condition de base au développement".
Source: Magharebia