3 nov. 2011

Mauritanie-Mali :La menace se précise

Les Touaregs du Mali viennent d’annoncer leur intention de revendiquer l’indépendance de leur province, si le gouvernement de Bamako n’envisage pas rapidement de lui octroyer une large. Il s’agit, certes, d’une vieille revendication mais c’est le timing (retour de centaines de combattants touaregs de Libye et disparition de Kadhafi, considéré, à tort ou à raison, comme leur plus solide soutien dans la sous-région) qui fait craindre des conséquences imprévisibles sur tous les Etats de la sous-région (Mauritanie, Algérie, Niger) dont les destins sont liés au Mali par la présence sur le sol de celui-ci d’AQMI (Al Qaeda au Maghreb Islamique) ou de populations partageant les mêmes origines (ainsi que les mêmes revendications d’Etat-Nation) avec les Touaregs du nord Mali. 
En fait, plus que les préoccupations nationalistes des Touaregs, ce sont les connexions possibles avec AQMI qui pèseront lourdement dans le rapport des forces dans la sous-région et les politiques sécuritaires, notamment celle de la Mauritanie.

Accusés d’accueillir les combattants salafistes sur leurs terres comme des frères, et de partager avec eux plusieurs intérêts (trafics et contrebandes de toutes sortes), les Touaregs pourraient se soustraire au regard inquisiteur de Bamako et des autres capitales des pays du Sahel, s’ils réussissent à imposer leur indépendance - ou leur autonomie. Ils jouiraient, ainsi, du droit reconnu à tout Etat de mener librement sa politique étrangère et de pouvoir décider ce qu’il veut quand il veut.
La dernière sortie du président Amadou Toumani Touré, annonçant que le Mali n’accepterait nullement la présence de troupes étrangères sur son sol, peut être interprétée comme une " nouvelle " volonté de réaffirmer une autorité politique et sécuritaire sur le nord Mali longtemps mise à mal par la présence d’AQMI.
Cette menace ne pèse pas seulement sur la Mauritanie. Le voisin algérien serait, lui aussi, préoccupé par une telle revendication à l’indépendance, même si certains analystes critique ce qu’ils qualifient " d’immobilisme suicidaire " : " Toujours occupés à chercher la "main de l’étranger dans les ordinateurs de Berriane, nos irresponsables du renseignement ne la voient pas s’agiter à nos frontières sud au cœur de la rébellion touareg au nord du Mali et du Niger. En monopolisant tous les leviers du renseignement, et en censurant la presse, les dinosaures du MALG et de la SM ont mis notre pays aux portes d’un grave danger que la "main de l’étranger" n’a jamais cessé de manipuler : la revendication d’indépendance du pays touareg. Ils n’ont pas entendu les derniers coups de semonce qui aurait réveillé même un sourd. Une vaste opération de réorganisation et des luttes de leadership au sein des mouvements rebelles touaregs malien et nigérien sont en train de s’animer sous influence étrangère. La manœuvre vise à provoquer une jonction des deux rébellions. Si l’union des mouvements aboutit, la suite logique devient évidente : la sécession entre le nord et le sud, la scission entre les pouvoirs "noirs" de Niamey et Bamako et les Touareg "blancs". La "main de l’étranger" dont parle des responsables algériens pourrait donc bien être à l’œuvre depuis la chute de Kadhafi. Elle a tissé au grand jour des liens avec les chefs de tribus et les notables touareg. Cette main est multiple, à la fois libyenne, américaine et française, comme dans un tour de table de poker où les cartes sont redistribuées.
On peut penser que les chefs touaregs tiennent, plus qu’avant, à cette reconfiguration géostratégique qui leur permettraient d’avoir " leur chez ". On sait que Khadafi, aujourd’hui disparu, avait déclaré il y a quelques années, son vœu de voir se créer une "République du Grand Sahara", sous-entendu touareg. Dans ses déclarations que tout le monde avait qualifiées de " loufoques ", Khadafi semblait être un adepte du dicton qui dit "mélange tout et ça se décantera". Dans le Sahel, le mélange libyen risque d’être explosif.

MOMS.
Source: lauthentic.info

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