Les Touaregs du Mali sont
épuisés. La colère des Azawed, fatigués par les mensonges de Bamako, ne
fait que grossir contre le pouvoir central malien. Face à l’absence de
perspectives de paix, le mouvement Azawed se réorganise et menace.
Trahis par le régime de Amané Toumaré Touré (ATT), les Touaregs du Mali ont décidé de ne plus se croiser les bras face à la montée d’Aqmi, à laquelle Bamako veut les assimiler, et les conséquences de la crise libyenne qui a vu le retour de combattants aguerris de Libye. Trahis en mars 2007 et février 2009, en déposant les armes sans aucune contrepartie concrète, les Touaregs du Mali semblent avoir tiré les leçons de l’autisme de Bamako qui, en atomisant les accords d’Alger, a offert le plateau du nord du Mali aux terroristes d’Aqmi qui y évoluent comme dans un sanctuaire. Ainsi, les dernières informations émanant de la région sont alarmantes comme le précise un responsable azawed : “La situation se dégrade dans les régions de Gao, Tombouctou et Kidal. Entre autres, le manque de prise en charge et des conditions de retour des quelques centaines de familles touareg refugiées en Algérie dans leurs communes respectives, la prise en charge des combattants touaregs armés ainsi que les cadres militaires et politiques pour participer à la sécurisation de la région et le manque de grosses actions de développement réfléchies et concertées au profit des populations les plus délaissées. En réponse à cette situation, Bamako a tout simplement dissout du comité de suivi et d’application de la mise en œuvre des engagements pris en juillet 2006”. Ce rejet de la paix manifeste a engendré une prise de conscience des principaux cadres du mouvement azawed qui au fil des rencontres ont décidé de s’entendre sur la création d’une nouvelle organisation politique et militaire qui prendrait en compte les échecs de paix et de la situation présente créée par Bamako. Avant sa mort tragique et encore inexpliquée, une concertation a eu lieu entre Ibrahim Ag Bahanga et le colonel Mohamed Ag Najim sur la situation en Libye, il avait demandé à ce dernier de se désolidariser du guide libyen (Kadhafi) pour venir le rejoindre dans le nord malien pour mettre en place une nouvelle organisation militaire et politique. Proposition qui avait été acceptée par le colonel Mohamed Ag Najim. C’est ainsi qu’il a été le premier et avec tous ceux qui étaient avec lui à se désolidariser de la répression menée en Libye par le guide libyen pour rejoindre Ibrahim Ag Bahanga dans l’extrême nord malien pour mener avec ce dernier la lutte azawed. Malgré la perte d’Ibrahim Ag Bahanga les cadres militants, politiques et militaires ont finalement rallié, Ag Najim et se sont mis sous son commandement. Les militaires touaregs qui l’avaient accompagné depuis la Libye jusqu’au nord du Mali, également. Même des officiers touaregs et des combattants avaient déserté l’armée malienne pour le rejoindre. Les tractations ont duré près de 10 jours comme l’explique un des participants et membres du MNLA : “Les participants sont tous animés d’une grande volonté pour dépasser les divergences et créer une nouvelle organisation politique et militaire, et ce, en fusionnant les organisations qui existent déjà”. Il s’agit du Mouvement touareg nord malien (organisation militaire et politique sur terrain depuis 2007) sous la responsabilité d’Ibrahim Ag Bahanga et la coordination de la nouvelle élite qui a été créée en octobre 2010 à Tombouctou des régions nord (MNA, organisation politique). Ces organisations avec la participation de plus d’une quarantaine d’officiers et sous-officiers touaregs sur le terrain se sont entendus pour la création du Mouvement national de libération de l’Azawed, MNLA (fusion entre le Mouvement touareg nord malien et Mouvement national de l’Azawad). Ainsi le MNLA est la nouvelle force montante au nord Mali qui compte s’affirmer devant la communauté internationale malgré la propagande de Bamako qui veut l’entacher et la présenter comme un groupe violent comme l’analyse ce cadre du MNLA : “La politique sécuritaire de l’État malien a été très mal réfléchie. Au départ elle devait nuire tout simplement aux Touaregs mais elle a fini par se retourner sur l’ensemble du Mali car Bamako a fait la promotion de la pauvreté dans la région et celle des groupes armés terroristes, permettant à Aqmi de s’étendre et de mener des actions depuis son territoire”. La présence des phalanges d’Abou Zeid dans les gorges de Tigherghar ne fait que renforcer la thèse du MNLA sur le jeu trouble d’ATT qui semble vouloir accoucher d’un chaos sécuritaire qui l’emmènerait à ne pas respecter son retrait du pouvoir puisque la présidentielle malienne est prévue avant fin 2012. Pour endiguer ces menaces, les responsables politiques et militaires du Mouvement national de libération de l’Azawed réclament une prise en charge politique complète de l’Azawed. Un État qui abriterait un gouvernement qui ait des compétences par voie indirecte. Des compétences étatiques (politiques, sécurité, sociales et culturelles). Ceux que d’autres pourraient appeler encore “un État des communautés autonomes”. Et cela n’est pas une surprise si on se référait aux multiples refus de l’État malien de la prise en compte des réalités de cette région et de son entêtement de faire de cette région, un territoire à part, où il ne se passe rien. Actuellement un groupe d’intellectuels hommes et femmes travaille activement sur le contenu qu’il faut donner à ce territoire. Les responsables du mouvement, eux, ne demandent qu’une chose face à ce blocage et au silence des autorités maliennes comme le résume un cadre : “Entamer de vraies négociations avec la participation de la communauté internationale officielle, la situation pourrait rapidement se dégrader sur l’ensemble du pays.” M. B.
Trahis par le régime de Amané Toumaré Touré (ATT), les Touaregs du Mali ont décidé de ne plus se croiser les bras face à la montée d’Aqmi, à laquelle Bamako veut les assimiler, et les conséquences de la crise libyenne qui a vu le retour de combattants aguerris de Libye. Trahis en mars 2007 et février 2009, en déposant les armes sans aucune contrepartie concrète, les Touaregs du Mali semblent avoir tiré les leçons de l’autisme de Bamako qui, en atomisant les accords d’Alger, a offert le plateau du nord du Mali aux terroristes d’Aqmi qui y évoluent comme dans un sanctuaire. Ainsi, les dernières informations émanant de la région sont alarmantes comme le précise un responsable azawed : “La situation se dégrade dans les régions de Gao, Tombouctou et Kidal. Entre autres, le manque de prise en charge et des conditions de retour des quelques centaines de familles touareg refugiées en Algérie dans leurs communes respectives, la prise en charge des combattants touaregs armés ainsi que les cadres militaires et politiques pour participer à la sécurisation de la région et le manque de grosses actions de développement réfléchies et concertées au profit des populations les plus délaissées. En réponse à cette situation, Bamako a tout simplement dissout du comité de suivi et d’application de la mise en œuvre des engagements pris en juillet 2006”. Ce rejet de la paix manifeste a engendré une prise de conscience des principaux cadres du mouvement azawed qui au fil des rencontres ont décidé de s’entendre sur la création d’une nouvelle organisation politique et militaire qui prendrait en compte les échecs de paix et de la situation présente créée par Bamako. Avant sa mort tragique et encore inexpliquée, une concertation a eu lieu entre Ibrahim Ag Bahanga et le colonel Mohamed Ag Najim sur la situation en Libye, il avait demandé à ce dernier de se désolidariser du guide libyen (Kadhafi) pour venir le rejoindre dans le nord malien pour mettre en place une nouvelle organisation militaire et politique. Proposition qui avait été acceptée par le colonel Mohamed Ag Najim. C’est ainsi qu’il a été le premier et avec tous ceux qui étaient avec lui à se désolidariser de la répression menée en Libye par le guide libyen pour rejoindre Ibrahim Ag Bahanga dans l’extrême nord malien pour mener avec ce dernier la lutte azawed. Malgré la perte d’Ibrahim Ag Bahanga les cadres militants, politiques et militaires ont finalement rallié, Ag Najim et se sont mis sous son commandement. Les militaires touaregs qui l’avaient accompagné depuis la Libye jusqu’au nord du Mali, également. Même des officiers touaregs et des combattants avaient déserté l’armée malienne pour le rejoindre. Les tractations ont duré près de 10 jours comme l’explique un des participants et membres du MNLA : “Les participants sont tous animés d’une grande volonté pour dépasser les divergences et créer une nouvelle organisation politique et militaire, et ce, en fusionnant les organisations qui existent déjà”. Il s’agit du Mouvement touareg nord malien (organisation militaire et politique sur terrain depuis 2007) sous la responsabilité d’Ibrahim Ag Bahanga et la coordination de la nouvelle élite qui a été créée en octobre 2010 à Tombouctou des régions nord (MNA, organisation politique). Ces organisations avec la participation de plus d’une quarantaine d’officiers et sous-officiers touaregs sur le terrain se sont entendus pour la création du Mouvement national de libération de l’Azawed, MNLA (fusion entre le Mouvement touareg nord malien et Mouvement national de l’Azawad). Ainsi le MNLA est la nouvelle force montante au nord Mali qui compte s’affirmer devant la communauté internationale malgré la propagande de Bamako qui veut l’entacher et la présenter comme un groupe violent comme l’analyse ce cadre du MNLA : “La politique sécuritaire de l’État malien a été très mal réfléchie. Au départ elle devait nuire tout simplement aux Touaregs mais elle a fini par se retourner sur l’ensemble du Mali car Bamako a fait la promotion de la pauvreté dans la région et celle des groupes armés terroristes, permettant à Aqmi de s’étendre et de mener des actions depuis son territoire”. La présence des phalanges d’Abou Zeid dans les gorges de Tigherghar ne fait que renforcer la thèse du MNLA sur le jeu trouble d’ATT qui semble vouloir accoucher d’un chaos sécuritaire qui l’emmènerait à ne pas respecter son retrait du pouvoir puisque la présidentielle malienne est prévue avant fin 2012. Pour endiguer ces menaces, les responsables politiques et militaires du Mouvement national de libération de l’Azawed réclament une prise en charge politique complète de l’Azawed. Un État qui abriterait un gouvernement qui ait des compétences par voie indirecte. Des compétences étatiques (politiques, sécurité, sociales et culturelles). Ceux que d’autres pourraient appeler encore “un État des communautés autonomes”. Et cela n’est pas une surprise si on se référait aux multiples refus de l’État malien de la prise en compte des réalités de cette région et de son entêtement de faire de cette région, un territoire à part, où il ne se passe rien. Actuellement un groupe d’intellectuels hommes et femmes travaille activement sur le contenu qu’il faut donner à ce territoire. Les responsables du mouvement, eux, ne demandent qu’une chose face à ce blocage et au silence des autorités maliennes comme le résume un cadre : “Entamer de vraies négociations avec la participation de la communauté internationale officielle, la situation pourrait rapidement se dégrader sur l’ensemble du pays.” M. B.