Un groupe de Touareg armés
revenus de Libye où ils avaient combattu pour soutenir l’ancien leader
libyen, Mouammar Kadhafi, a, récemment, rencontré une délégation d’élus
maliens, lui faisant part de ses revendications indépendantistes, a
appris l’AFP auprès d’un de ces élus.
"Ils ont exprimé des idées indépendantistes, et nous avons marqué notre
désaccord à la partition de notre pays", a déclaré cet élu, Azaz Ag
Loudag-Dag, rencontré, dimanche, à Gao (nord), par un journaliste de
l’AFP.
"Ils nous ont dit qu’ils revendiquent l’indépendance de l’Azawad,
c’est-à-dire du nord du Mali, mais comment peuvent-ils le faire alors
que nous, les élus et les populations de l’Azawad, nous ne sommes pas de
leur avis ?", s’est interrogé M. Ag Loudag-Dag, vice-président du Haut
conseil des collectivités territoriales (Hcct)."On peut revendiquer des
choses, présenter des doléances, mais dans le cadre de la démocratie, et
non des armes", a-t-il ajouté, en précisant que les interlocuteurs de
la délégation avaient promis "de privilégier le dialogue avant
d’envisager des solutions extrêmes".
Les élus ont rencontré ce groupe, il y a deux semaines, dans le nord
du Mali, lors d’une "mission d’écoute et d’apaisement" auprès de ces
Touareg rentrés de Libye. Certains avec des armes dont de l’armement
lourd. Parmi eux, figurent deux groupes : le premier - et le plus
important - s’est inscrit dans la politique d’intégration et de paix
voulue par Bamako, alors que le second hausse le ton et met en avant ses
revendications indépendantistes.
Le Mouvement national de l’Azawad (Mna), organisation politique
naissante pour le moment sans réelle assise politique dans le nord du
Mali, tente de se rapprocher du second groupe, selon des sources
concordantes.
Communauté nomade d’environ 1,5 million de personnes, les Touareg,
membres de diverses tribus, sont répartis entre le Niger, le Mali,
l’Algérie, la Libye, le Burkina Faso. Des rébellions ont touché le Mali
et le Niger dans les années 1990 et au début des années 2000, avec une
résurgence de 2006 à 2009.
A la fin de ces rébellions qui combattaient pour la reconnaissance de
l’identité touareg, voire pour la création d’un Etat, de nombreux
militants et combattants sont partis en Libye où ils ont été accueillis
par le régime de Mouammar Kadhafi, nombre d’entre eux étant intégrés
dans ses forces de sécurité.Avec la chute de Mouammar Kadhafi, ces
hommes sont retournés avec leurs armes dans le nord du Mali, plus
particulièrement dans la région de l’Azawad, entre Tombouctou et Kidal,
berceau des Touareg.
Source: le soleil