Derrière ses aspects de ville
fantôme, Tombouctou cache un passé florissant, du temps où le commerce
des caravanes de sel prospérait. Cette ville est l'un des fiefs des
Touaregs qui sont nombreux à vivre du tourisme. Les récents troubles
dans la région et l'interdiction de séjour des touristes par de nombreux
pays dont la France risque d'entrainer le peuple Touareg et certains
pays dont le Mali dans une spirale infernale...
Sur les portes et fenêtres travaillées des maisons se lisent encore
les traces de son ancienne richesse, lui valant sa place au patrimoine
mondial de l’Unesco. Aujourd'hui la fine pellicule de sable qui recouvre
les rues de Tombouctou témoigne, telle la poussière du temps qui passe,
d'un passé oublié.
Outre la beauté de ses trois mosquées tant réputées, l’un des derniers trésors que la ville a su conserver reste son peuple.
Près de 85% des Touaregs vivent au Mali, dont la majorité aux
alentours de Tombouctou: fondateurs de cette porte du désert et artisans
de sa réussite, ils continuent de se battre pour
leur capitale.
leur capitale.
Devant les dangers qui menacent leur mode de vie, comme la
désertification et la modernité, les hommes bleus résistent et tentent,
tant bien que mal, de vivre selon leurs traditions.
Comme le raconte si bien Mohamed (en photo ci-dessous), Touareg
vivant avec sa mère et sa soeur dans un campement à quelques kilomètres
de Tombouctou : «chaque année vers le mois d’octobre la saison des
caravanes de sel commence. Les hommes quittent les campements et partent
chercher le sel dans les mines de Taoudeni, au Nord.»
Le voyage dure plusieurs mois pour ramener les minéraux dans la ville
afin de les troquer contre d’autres denrées, matériaux ou bétail.
En attendant, les femmes restent au village avec les enfants.
«Elles fabriquent des objets artisanaux»explique Mohamed: des bijoux,
pièces en cuir et autres créations en argent qui seront par la suite
vendus principalement aux touristes.
Le tourisme fait vivre de nombreux touaregs...
Le tourisme a fait figure d'eldorado alors que le réchauffement
climatique a modifié la vie de ces tribus nomades ces dernières
décennies: les saisons humides étant de plus en plus sèche,
l'alimentation est devenue rare pour les chèvres et chameaux, ce qui
incité les Touaregs à se s'établir dans les villes.
Il est impossible aujourd'hui de se promener dans les rues de
Tombouctou sans se voir proposer quelques objets artisanaux par ces
hommes au regard fier.
Certains seigneurs du désert ont su tirer d’avantage de bénéfices de
ce secteur en s’improvisant guides de voyages ou même organisateurs de
circuits.
Ils cumulent ainsi leur mode de vie traditionnel avec modernité,
rentrant au campement portable à la main après avoir consulté leur boite
mail ou même leur site Internet.
Pour pouvoir travailler avec le monde moderne, l’adaptation passe par l’école.
Aujourd’hui beaucoup de jeunes Touaregs maitrisent le français et autres langues étrangères, apprises à l’école.
C’est le quotidien d’Ali, jeune garçon issu d’un campement voisin à
celui de Mohamed. Chaque jour il se rend à Tombouctou pour étudier.
Petit Mohamed, lui, vient d’encore plus loin dans le Nord du Mali pour pouvoir aller à l’école.
Installé chez un amis de son père à Tombouctou, il a terminé l’école coranique et vient d’intégrer l’école française.
Mais chez les Touaregs, seul les hommes ont accès à l’éducation.
Si les femmes jouissent d’un statut privilégié dans la communauté,
elles gardent comme seule langue le tamasheq, dialecte des hommes bleus.
...sans revenus que feront-ils?
Aujourd’hui une nouvelle menace guette le quotidien des Touaregs.
En plus de faire fuir les touristes, tarissant la nouvelle source de
revenus de la communauté, la présence d’Aqmi dans le Sahel risque fort
d'amener de nouveaux conflits dans la zone.
Le développement de troubles dans la région a d'ailleurs entrainé
plusieurs pays (dont la France) à interdire les séjours dans certaines
zones du Mali.
Mais cette interdiction ne risque-t-elle pas d'aggraver la pauvreté
de ces populations et de les laisser à la merci des trafics en tous
genres?
Du pétrole, des armes, de la drogue, des armes et des cigarettes
transitaient depuis longtemps dans le désert, mais avec la désertion des
touristes, ces trafics en tous genres risquent encore d'augmenter.
Aujourd'hui alors que le tourisme se meurt du fait des enlèvements et
que le réchauffement climatique se fait de plus en plus menaçant, quel
avenir pour les hommes bleu du désert?
Les touaregs avaient l'habitude de se protéger du vent et du soleil par plusieurs couches de tissu bleu (d'où leur nom): aujourd'hui cette protection semble bien futile face aux drames qui se jouent sur leur territoire.
Ces hommes bleus étaient des guides intarissables sur le Sahara dont ils arpentent les dunes depuis des centaines d'années : espérons que bientôt les touristes puissent à nouveau suivre leurs pas, pour découvrir, comme avant, les trésors cachés du Sahara, le plus grand désert de sable au monde.
Les touaregs avaient l'habitude de se protéger du vent et du soleil par plusieurs couches de tissu bleu (d'où leur nom): aujourd'hui cette protection semble bien futile face aux drames qui se jouent sur leur territoire.
Ces hommes bleus étaient des guides intarissables sur le Sahara dont ils arpentent les dunes depuis des centaines d'années : espérons que bientôt les touristes puissent à nouveau suivre leurs pas, pour découvrir, comme avant, les trésors cachés du Sahara, le plus grand désert de sable au monde.
«Embrasse la main que tu ne peux couper»
proverbes touareg.
Plus d'informations: http://www.le-mali.com
INFORMATIONS PRATIQUES: le coeur du pays Touareg est
réparti entre 4 pays, le Mali, l'Algérie, le Niger et la Libye (mais
aussi au Burkina Fasso). On compterait 5,2 millios de touaregs habitant
dans ces pays. Les touaregs parlent le Tamasheq une langue apperenté au
Berbère. De nombreux touaregs ont la particularité d'avoir les yeux
bleus comme leurs vêtements, malgré leur physique africain!
Malgré les recommandations négatives des ministères des affaires
étrangères anglais, français, américains et néerlandais, 250000
touristes visitent le Mali chaque année et très peu sont au final
victimes d'enlèvements. Plusieurs compagnies aériennes proposent des
vols au départ de l france vers le Mali dont Aigle Azur qui a lancé
récemment une seconde destination au Mali
Il est à noter que le nord du Mali est déconseillé (en zone rouge)
par le ministère des affaires étrangères français du fait des quelques
enlèvements qui ont eu lieu ces denières années.
Source: businesstravel.fr