Monsieur,
De prime abord, permettez-moi de vous souhaiter, une bonne rupture de ramadan.
J’ai pris ce soir la décision de vous écrire, seule opportunité qui s’offre au jeune d’Agadez que je suis, pour vous dire le mal qui me ronge.
Ce mal, sachez-le Monsieur le Président ! Je le partage sûrement avec plusieurs milliers d’habitants d’Agadez.
Ce mal, Monsieur le Président, Il n’est pas relatif au taux élevé de chômage qui étrangle les jeunes d’Agadez, ni à la précarité pernicieuse et grandissante des ménages urbains et périurbains de notre cité.
Il n’est pas non plus relatif à l’état des routes du nord, dégradées depuis des décennies et qui peinent à être réhabilitées.
Oui ! Ce mal, Monsieur le Président !, n’est pas le gémissement laconique de notre cheptel qui manque cruellement d’eau et de foin. Il n’est pas non plus lié à notre angoisse de voir nos aires de pâturages maigrir au jour le jour au profit des concessions minières attribuées sans rendement de proximité notable !
Sachez-le Monsieur le Président, notre douleur aujourd’hui est immense.
Elle est mordante comme la rouille.
Elle est relative à l’absence prolongée de notre père, frère et Président de Conseil Régional Mohamed Anacko, bloqué au Maroc depuis 45 jours.
Oui, Monsieur le Président, en mission au Maroc avec d’autres compatriotes, M. Anacko est bloqué à cause des restrictions liées aux mesures nées du Covid-19. Loin de son pays. Loin de sa région Agadez. Loin de sa famille. Oui, loin de nous.
Certes, ses assistants élus et les autorités administratives régionales font de leur mieux pour faire face aux exigences du moment, mais il est souhaitable que le premier responsable élu de la région soit là.
Notre région a grandement besoin de son président Anacko en cette période d’âpres défis.
Monsieur le Président, je sais que vous connaissez bien les qualités de l’homme qu’est Mohamed Anacko ! C’est un véritable régulateur des tensions sociales qui a toujours fait ses preuves. Nous avons besoin de lui sur place pendant ces durs moments.
Avec toutes les difficultés nées de la pandémie du Covid-19, le front social à Agadez va de mal en pis.
Conviendrez avec moi, Monsieur le Président, en pareille circonstance, une communauté a besoin de repère, de régulation, et sans fausse modestie, je vous confirme que Mohamed Anacko fait partie des rares leaders qui possèdent aujourd’hui des tels atouts à Agadez.
Monsieur le Président, de grâce, aidez-nous en usant de votre pouvoir, pour que notre président régional Mohamed Anacko soit avec nous dans les meilleurs délais.
Dans l’espoir d’une suite favorable, veuillez agréer Monsieur le Président, mes salutations distinguées.
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Respectueusement,
Silimane Ag Ibrahim
Citoyen à Agadez