Annoncée à maintes reprises depuis déjà deux
ans, la création de Dar el Imzad, (Maison de l'Imzad) s'est enfin
concrétisée à la faveur de la troisième rencontre internationale de
l'imzad qui se déroule actuellement à Tamanrasset et qui se poursuivra
jusqu'au 18 du mois en cours. Organisé par l'association "Sauvez
l'Imzad", en partenariat avec l'Office national de la culture et de
l'information (ONCI), ce rendez-vous qui regroupe une pléiade de
participants nationaux et étrangers est décliné en plusieurs festivités
dont des conférences à la Maison de la Culture , les concours à "Dar
Imzad" et des soirées artistiques et folkloriques à la palmeraie de
l'Imzad, sur la route menant vers le célèbre mont de l'Assekrem.
L'inauguration de "Dar Imzad" (Maison de l'Imzad) à donné l'occasion aux
organisateurs de proposer une expo autour de cet instrument monocorde,
qu'est l'Imzad. Des conférences seront animées par des anthropologues,
chercheurs et universitaires, nationaux et étrangers, sur des thèmes
divers, dont "Poèmes de l'errance et splendeurs du désert", "Vies des
Poètes, l'anthropologie de la personne au service de l'ethno-Poétique
touarègue", "Poésie et identité, les divers genres poétiques touaregs", "
Une poésie de la solitude" et "Des poètes-chanteurs traditionnels " aux
guitaristes actuels, qu'en est-il de l'art poétique et musical touareg
au Niger ?". Il n'est pas sûr que dans ce désert, ces rendez-vous
hautement professionnels intéresseront grand monde. Du reste, des
concours de poésie (joutes oratoires), des concerts d'Imzad, et des
concours de Messas n'Imzad (plus jeune joueuse d'Imzad), et de Tindé,
ainsi que des concours de Takouba (danses de l'épée), de danses et chant
du Baroud et de Tazemart (flûte traditionnelle) sont également prévus.
Des concours de Amiss Ihoussine (le plus beau dromadaire du jour) et de
Ihakit Ihoussine (meilleure tente et ses atours), ainsi que des courses
de méharis, sont d'autres activités programmées en marge de cette 3ème
rencontre internationale d'Imzad. Des soirées artistiques et
folkloriques seront animées par des troupes issues de différentes
régions du pays, à l'instar de la troupe Ahellil venant du Gourara
(wilaya d'Adrar), du chanteur Nabil Bali fils du regretté Othman Bali
(wilaya d'Illizi), et d'autres du Niger et du Mali. Une remise de prix
et un hommage collectif à l'Imzad et la poésie, marqueront la soirée de
clôture prévue le 18 novembre courant.
Dar el Imzad, 125,8 millions de DA
Coût de la Maison de l'Imza, qui fut lancé en 2009 sur un terrain de 10.000 me situé à 5 km de Tamanrasset, sur la route menant vers le site touristique de l'Assekrem : 125,8 millions de DA. Destinée à être un centre de rayonnement de la culture des régions du Sud, "Dar Imzad" se veut un point de rassemblement d'artistes et de passionnés des arts traditionnels des déserts et un moyen de préservation des biens immatériels menacés de disparition, avait expliqué Mme Badia Benchareb, membre de l'association.L'entreprise Sonatrach a financé une partie du projet, à savoir l'école de formation. Instrument réservé exclusivement aux femmes dans ce désert mystérieux où évoluent, depuis des lustres les populations touarègues, l'Imzad est, avant tout, un symbole, un instrument de pouvoir et de puissance contre les silences. Cet instrument qui est, à l'heure actuelle, maîtrisé par une poignée de femmes, existe depuis la nuit des temps. Alors que la femme tient l'instrument, l'homme, quant à lui, chante sur les airs de l'imzad. Instrument unique sur une scène organisée et réglée tel du papier à musique, il serait blasphématoire d'intégrer un autre son qui se mêlera à celui de l'Imzad, hormis la voix rauque de l'homme. Les hommes du désert racontent, alors, leurs passions, leur vie et leurs angoisses. Il semblerait qu'il ne reste plus que 6 vieilles femmes qui savent encore fabriquer et jouer de l'Imzad. Avec leur disparition, c'est toute une identité culturelle qui disparaît. Et pourtant, grâce à cette culture millénaire, la femme targuie jouit de privilèges auxquels la femme moderne n'accède que depuis peu. L'association, " Sauver l'Imzad " s'attelle depuis longtemps à sensibiliser des parties concernées afin de faire connaître au niveau local et national cet art ancestral, faisant prendre conscience aux populations locales de la nécessité de se mobiliser pour préserver ce patrimoine. Une opération de recensement des artistes joueuses d'Imzad et poètes a été lancée dans toute la wilaya de Tamanrasset. C'est ainsi que 10 formateurs et formatrices ont été retenus pour la création d'une école d'Imzad à Tamanrasset. Près de 200 jeunes filles se sont inscrites à Tamanrasset. Une première promotion " Promotion Dassine " de 40 élèves a démarré le 2 Janvier 2004 au sein de l'Institut de la formation professionnelle.
L'Imzad, un rempart du silence
Quelques poignées de femmes savent encore manier l'Imzad, cet instrument millénaire contre les solitudes. Elles sont Touarègues et ne sont plus nombreuses à pratiquer cette musique antique contre les angoisses et les chagrins. Patrimoine donc qu'est cet instrument qui ne se fabrique plus par quantité puisque la modernité l'a flagellé, les nomades se sont sédentarisés. Il fallait un moyen de le maintenir comme arche du passé. C'est ainsi que l'association de Tamanrasset, Sauver l'Imzad est née il y a quelques temps. Mode de transmission et de pédagogie; le rôle de l'Imzad dans le monde d'aujourd'hui en tant que référent identitaire chez les femmes et outil de lutte contre la pauvreté. L'Imzad se compose, selon la définition du père de Foucault "essentiellement d'une calebasse demi-sphérique appelée "ateklas" ou "elkas" qu'on munit d'un manche de bois "tabourit" bâton (manche du violon), sur lequel on tend une peau "élem" et à laquelle on ajuste une corde "aziou" faite de crins de cheval ; un chevalet, formé de deux petits bâtons croisés et liés ensemble, "tiziouin" (petites tiges = chevalet du violon), maintient la corde au-dessus de la peau du violon ; deux ouïes, dont chacune est appelée "tit" œil (ouïe du violon), sont pratiquées dans la peau, l'une à droite, l'autre à gauche du chevalet ; quelques rares Imzad n'ont qu'une ouïe, placée soit à droite ou à gauche du chevalet; quelquefois les deux ouïes ou l'ouïe unique sont non pas à la hauteur du chevalet mais entre le chevalet et le manche ; dans ce cas, lorsqu'il n'y a qu'une ouïe, elle est habituellement sous la corde. L'imzad n'a pas de cheville". On joue l'Imzad assis, l'instrument sur le genou, la main gauche tenant le manche et pressant la corde,la main droite tenant l'archet.
Dar el Imzad, 125,8 millions de DA
Coût de la Maison de l'Imza, qui fut lancé en 2009 sur un terrain de 10.000 me situé à 5 km de Tamanrasset, sur la route menant vers le site touristique de l'Assekrem : 125,8 millions de DA. Destinée à être un centre de rayonnement de la culture des régions du Sud, "Dar Imzad" se veut un point de rassemblement d'artistes et de passionnés des arts traditionnels des déserts et un moyen de préservation des biens immatériels menacés de disparition, avait expliqué Mme Badia Benchareb, membre de l'association.L'entreprise Sonatrach a financé une partie du projet, à savoir l'école de formation. Instrument réservé exclusivement aux femmes dans ce désert mystérieux où évoluent, depuis des lustres les populations touarègues, l'Imzad est, avant tout, un symbole, un instrument de pouvoir et de puissance contre les silences. Cet instrument qui est, à l'heure actuelle, maîtrisé par une poignée de femmes, existe depuis la nuit des temps. Alors que la femme tient l'instrument, l'homme, quant à lui, chante sur les airs de l'imzad. Instrument unique sur une scène organisée et réglée tel du papier à musique, il serait blasphématoire d'intégrer un autre son qui se mêlera à celui de l'Imzad, hormis la voix rauque de l'homme. Les hommes du désert racontent, alors, leurs passions, leur vie et leurs angoisses. Il semblerait qu'il ne reste plus que 6 vieilles femmes qui savent encore fabriquer et jouer de l'Imzad. Avec leur disparition, c'est toute une identité culturelle qui disparaît. Et pourtant, grâce à cette culture millénaire, la femme targuie jouit de privilèges auxquels la femme moderne n'accède que depuis peu. L'association, " Sauver l'Imzad " s'attelle depuis longtemps à sensibiliser des parties concernées afin de faire connaître au niveau local et national cet art ancestral, faisant prendre conscience aux populations locales de la nécessité de se mobiliser pour préserver ce patrimoine. Une opération de recensement des artistes joueuses d'Imzad et poètes a été lancée dans toute la wilaya de Tamanrasset. C'est ainsi que 10 formateurs et formatrices ont été retenus pour la création d'une école d'Imzad à Tamanrasset. Près de 200 jeunes filles se sont inscrites à Tamanrasset. Une première promotion " Promotion Dassine " de 40 élèves a démarré le 2 Janvier 2004 au sein de l'Institut de la formation professionnelle.
L'Imzad, un rempart du silence
Quelques poignées de femmes savent encore manier l'Imzad, cet instrument millénaire contre les solitudes. Elles sont Touarègues et ne sont plus nombreuses à pratiquer cette musique antique contre les angoisses et les chagrins. Patrimoine donc qu'est cet instrument qui ne se fabrique plus par quantité puisque la modernité l'a flagellé, les nomades se sont sédentarisés. Il fallait un moyen de le maintenir comme arche du passé. C'est ainsi que l'association de Tamanrasset, Sauver l'Imzad est née il y a quelques temps. Mode de transmission et de pédagogie; le rôle de l'Imzad dans le monde d'aujourd'hui en tant que référent identitaire chez les femmes et outil de lutte contre la pauvreté. L'Imzad se compose, selon la définition du père de Foucault "essentiellement d'une calebasse demi-sphérique appelée "ateklas" ou "elkas" qu'on munit d'un manche de bois "tabourit" bâton (manche du violon), sur lequel on tend une peau "élem" et à laquelle on ajuste une corde "aziou" faite de crins de cheval ; un chevalet, formé de deux petits bâtons croisés et liés ensemble, "tiziouin" (petites tiges = chevalet du violon), maintient la corde au-dessus de la peau du violon ; deux ouïes, dont chacune est appelée "tit" œil (ouïe du violon), sont pratiquées dans la peau, l'une à droite, l'autre à gauche du chevalet ; quelques rares Imzad n'ont qu'une ouïe, placée soit à droite ou à gauche du chevalet; quelquefois les deux ouïes ou l'ouïe unique sont non pas à la hauteur du chevalet mais entre le chevalet et le manche ; dans ce cas, lorsqu'il n'y a qu'une ouïe, elle est habituellement sous la corde. L'imzad n'a pas de cheville". On joue l'Imzad assis, l'instrument sur le genou, la main gauche tenant le manche et pressant la corde,la main droite tenant l'archet.
Yasmine Ben
Source: lemaghrebdz