Le premier prix est attribué à Hamadi Keltoum qui a reçu en récompense
150.000 DA. Une valeur qui est censé inciter des jeunes filles à
s’inscrire dans la perspective de voir les détentrices de ce savoir
ancestral, la sauvegarde de cet instrument et du genre musical et vocal
qui l’accompagne, de plus en plus nombreuses.
Des écoles ont été
ouvertes dans différentes régions dans cet objectif. Lorsque l’on évoque
l’Imzad, la référence à la belle Dassine, déesse de l’Ahaggar, reine de
beauté et virtuose de l’Imzad, reste évidente. Le critère de la beauté
par exemple est pris en considération pour toute candidate au concours.
S’il faut d’abord s’initier à la fabrication de l’instrument puis,
patiemment, acquérir les techniques de jeu de l’Imzad pour en saisir
toutes les secrets de cet art, il y a lieu aussi de faire en sorte
d’accaparer l’attention, subjuguer, séduire, faire rêver son auditoire
par la grâce du geste, l’élégance de la posture et la virtuosité dans
l’interprétation. Si nous avions pu avoir une idée de ces exigences lors
du concours, le public présent lors de la soirée n’a pas eu ce plaisir,
sinon celui de voir défiler les lauréates avec leurs instruments et
leurs belles tenues traditionnelles. La tentative de faire entendre
vibrer le son mélodieux et mélancolique de l’Imzad s’est avérée vaine en
raison de la position debout de l’instrumentiste. Le groupe malien
Tartit, qui signifie l’union en tamashecq, qui a entamé la soirée avec
ses rythmes envoûtants, a réussi une véritable symbiose entre la voix du
chanteur et celles des choristes. Une magie se dégage de ce spectacle
agrémenté par une chorégraphie de danse gracieuse. Le chant poétique
retrouve sa place et aborde les thèmes de l’exil, de l’amour et de la
vie quotidienne. Le groupe Tartit se veut porteur de message, et c’est
pourquoi la poésie prend le pas sur la musique qui sert de support à
l’évocation de la richesse de la culture touareg et à la magie du
désert. Lui succédant, le chanteur Hamid Ekawel, avec ses mélodies, nous
rapproche davantage du chant traditionnel et de sa poésie bien que son
instrumentation soit moderne. La 3e rencontre internationale de l’Imzad
réserve aussi une place importante au débat et aux échanges d’idées
avec les conférences de haut niveau, tenues dans le cadre du colloque
consacré à la poésie des gens du désert. Les interventions des
différents spécialistes, chacun dans son domaine de compétence,
rehaussent le débat déjà entamé lors des précédentes éditions sur la
compréhension du phénomène et de l’itinéraire «conféré à l’Imzad, cet
instrument quasi magique à la lourde charge affective et culturelle».
Dans sa communication
«Poèmes de l’errance et de splendeurs du dessert», M. Boudjemâa Haïchour note que poèmes et chants du désert sont le reflet d’une vie nomade attachée à une identité millénaire d’une civilisation partagée. « L’espace et le temps sont régentés par un code de solidarité», mentionne-t-il avant d’évoquer la jouissance de la vie en harmonie avec l’âme. L’ethnographe Dominique Cassajus, qui a traité le thème de la poésie et de la solitude, met en relief le thème de la déploration du campement abandonné, emprunté aux poètes arabes anciens, à la solitude du poète. «Le poète targui est un homme seul. Cela veut dire qu’il compose dans un contexte de solitude», avant d’évoquer le sentiment d’exclusion du poète de la cité «lorsqu’on entend les poèmes au Niger, on oublie presque que l’auteur est un des leurs.»
A. T.«Poèmes de l’errance et de splendeurs du dessert», M. Boudjemâa Haïchour note que poèmes et chants du désert sont le reflet d’une vie nomade attachée à une identité millénaire d’une civilisation partagée. « L’espace et le temps sont régentés par un code de solidarité», mentionne-t-il avant d’évoquer la jouissance de la vie en harmonie avec l’âme. L’ethnographe Dominique Cassajus, qui a traité le thème de la poésie et de la solitude, met en relief le thème de la déploration du campement abandonné, emprunté aux poètes arabes anciens, à la solitude du poète. «Le poète targui est un homme seul. Cela veut dire qu’il compose dans un contexte de solitude», avant d’évoquer le sentiment d’exclusion du poète de la cité «lorsqu’on entend les poèmes au Niger, on oublie presque que l’auteur est un des leurs.»
Source: elmoudjahid