Monsieur le gouverneur, vous êtes le président du comité régional
d’organisation de l’inauguration de la raffinerie; pouvez-vous nous dire
dans quel état d’esprit vous vous apprêtez à accueillir cet événement ?
‘’C’est avec une sensation forte et une grande fierté que nous attendons de voir jaillir nos propres premiers barils de pétrole ici à Zinder’’, déclare M. Oumarou Seydou Issaka Gouverneur de la Région de Zinder
C’est bien sûr dans la sérénité la plus totale, et en collaboration avec tous les acteurs concernés par la question, aussi bien au plan national qu’à l’échelle locale, que nous nous apprêtons à accueillir cet évènement. C’est donc sereinement que nous préparons l’accueil du Chef de l’Etat et de toutes les délégations à cet événement tant attendu par les populations nigériennes et celles de Zinder en particulier. Il faut dire que c’est une sensation forte et une grande fierté de voir jaillir nos propres premiers barils de pétrole. C’est pour vous dire que c’est un événement très important pour tout le pays.
Mais alors, à quel niveau vous êtes actuellement dans l’organisation, ici au niveau local ?
Je puis vous dire que toutes les dispositions ont été prises pour assurer un bon séjour à nos hôtes et un bon déroulement de la cérémonie. Les différentes sous-commissions sont à pied d’œuvre, qu’il s’agisse de la sécurité, du transport, de l’accueil, l’hébergement ou de la restauration. Nous avons fait nos estimations et les devis nécessaires pour entretenir les quelque 1500 hôtes que nous comptons recevoir.
Et d’où viendra tout ce beau monde ?
Nos hôtes viennent du monde entier. Il y a des invités du Président de la République, Chef de l’Etat, SEM. Issoufou Mahamadou, mais également ceux du ministre du Pétrole et de l’Energie, ceux de la région de Zinder, ceux du Sultan du Damagaram, et toutes les personnalités de Zinder ont invité leurs amis et proches à venir partager ce moment historique. Sans compter les Nigériens venant des différentes régions et les responsables, les cadres et les agents du ministère de tutelle.
La raffinerie est une infrastructure économique importante. Quelles sont les retombées déjà engrangées par votre région au stade actuel ?
Elles sont importantes. La construction de la raffinerie a créé plus de 2000 emplois. Il y a, en plus de cela, des entreprises locales (de Zinder et de Diffa) qui ont fait de la sous-traitance au niveau de l’approvisionnement, du transport et de la construction. Elles en ont aussi tiré des bénéfices et employé plusieurs personnes. C’est pour vous dire que les retombées sont déjà énormes. Et ce n’est qu’un début. Au niveau de la fiscalité, nous sommes entrain de voir comment nous organiser au niveau des communes concernées. C’est pourquoi nous allons d’ailleurs nous retrouver, après la fête, avec les maires de Oualéléwa, Tanout et Zinder, pour discuter des retombées fiscales directes pour les communes. Il s’agit, à travers cela, de voir comment les programmer et les utiliser pour financer le développement décentralisé. C’est sûr que, quand des centaines de citernes commenceront à venir, ce sera des retombées directes pour les communes, avec notamment les taxes de la gare routière (parking). D’autres structures viendront s’installer dans la région. C’est notamment les banques. D’autres professions vont se développer dans le domaine de la restauration, du logement, et des prestations diverses, etc. D’ailleurs, la SORAZ envisage de construire 400 logements pour ses employés nigériens. Elle a déjà acquis le terrain.
Le dédommagement des propriétaires terriens a souvent créé des problèmes dans la réalisation de ce genre d’infrastructures. Comment s’est passé le processus ici ?
Aucun problème ne s’est posé sur ce terrain. Les propriétaires terriens ont été expropriés suivant la voie légale. Un décret d’expropriation a été pris en conseil des ministres pour cause d’utilité publique. Maintenant, le processus suit son cours normal. Mais notez déjà que les propriétaires ont actuellement perçu plus d’un milliard cent millions de FCFA qui sont directement versés dans leurs comptes logés dans une banque de la place. Ce n’est pas de l’argent cash qu’on a remis à X ou à Y ; mais chaque propriétaire a un compte propre dans lequel on lui verse ces droits. A mon arrivée à la tête de la région, j’ai mis en place une commission au niveau du département de Tanout pour traiter de la question par la voie légale; elle est dirigée par le préfet du département et comprend en son sein un député de la zone, un magistrat, les maires des communes concernées. Ils vont traiter lucidement la suite de cette question. Et chaque exproprié entrera, Incha Allah, dans ses droits.
Quelles sont les autres attentes des populations de Zinder vis-à-vis de cette société ?
Vous savez, les Chinois qualifient la SORAZ de la plus grande société actuelle au Niger. Nous souhaitons d’eux une parfaite collaboration entre les responsables de cette société et les autorités administratives d’une part, et entre la société elle-même et les populations environnantes d’autre part. Nous attendons surtout que les instances de décision de la SORAZ, notamment le conseil d’administration, inscrivent dans leur programme des actions sociales qui vont directement au profit des populations. C’est notamment la construction d’infrastructures sociales telles que les centres de santé, les écoles, les routes, les marchés etc. La SORAZ a certes déjà construit deux classes au village de Bakin Birgi, mais nous souhaitons vivement que ce genre d’actions s’intensifie et se diversifie.
Nous sommes à deux jours de l’évènement tant attendu, quel message souhaitez-vous adresser aux populations de Zinder ?
Je les invite à sortir massivement pour accueillir nos hôtes le 28 novembre 2011. Nous sommes disposés à partager les préoccupations des uns et des autres ; personne ne sera écarté, car c’est à travers le partage que nous pouvons réaliser un développement intégré. Je sais que les populations de la ville de Zinder sont très hospitalières. Le Président Issoufou Mahamadou a invité les amis du Niger et plusieurs autres personnalités et structures ; c’est donc l’occasion de sortir pour savourer ensemble cet évènement exceptionnel.
Siradji Sanda et Zabeirou Moussa
25 novembre 2011
publié le 25 novembre 2011
Source : Sahel Dimanche