13 mars 2012

Déclaration du MNLA à la conférence du CMA

La déclaration lue par Mossa Ag Attaher, Chargé de communication du MNLA, à la conférence internationale de Rabat organisée le 10 mars 2012 par le Congres Mondial Amazigh CMA

Monsieur le président du CMA, cher frère
Mesdames et messieurs les représentants des organisations amazigh venus des quatre coins du mondes, Mesdames et messieurs les participants, honorables invites,
Permettez-moi de remercier au nom du MNLA et des populations de l’Azawad, le CMA de nous avoir invité à participer à ce rendez mondial de tous les amazighs a un moment déterminant de notre histoire commune. Je tiens à remercier le président Fathi n khalifa de nous avoir donné son soutien politique et de s’être rendu auprès de l’Etat-major du MNLA sur le terrain. Nous remercions le soutien politique du Mouvement Pour l’Autonomie de la Kabylie, des amazighs des archipels Canaries et de l’association de défense des Amazighs « Tamazgha »
Comme vous le savez certainement, le peuple Touareg avec d’autres populations de l’Azawad, partie intégrante du monde amazigh se bat avec courage et détermination pour accéder enfin à sa liberté et à sa dignité. Le combat que mène actuellement le MNLA dans l’Azawad est un combat noble et légitime. Il est noble parce qu’il aspire à mettre en place une société empreinte de liberté, de justice et d’égalité entre les différentes composantes de l’Azawad. Il est légitime parce qu’il est l’émanation de l’ensemble des populations qui vivent sur ce territoire façonné par des siècles de cultures et de civilisations autochtones ayant vécus auparavant en parfaite harmonie.
Aujourd’hui, le MNLA, dans toutes les composantes de l’Azawad, lutte pour se libérer de la politique criminelle de l’État malien qui nie nos existences, ruine notre territoire et affame notre peuple. Nous traversons actuellement une période très difficile, mais c’est aussi une période cruciale pour notre avenir, parce qu’il n’y a pas de droit plus légitime que celui de vivre dignement et librement sur sa propre terre et qu’il n’y a pas pire que d’être l’étranger de son propre pays.
Les peuples et les communautés humaines aspirent naturellement, et depuis toujours, à la justice, à la liberté et à la dignité. Ce sont des aspirations universelles, partagées par l’ensemble des peuples de la terre. Les principes fondamentaux que sont la liberté, la justice et la dignité doivent s’appliquer à tous les peuples, en tout lieu et en tout temps, sans distinction de race, de religion, de langue ou de culture. Ce sont des valeurs sacrées applicables à tous les êtres humains. Il n’y a pas de raison que le peuple de l’Azawad en soit privé.
Le mouvement de l’Azawad est d’abord et avant tout un ensemble de valeurs humaines universelles que nous portons en nous depuis des millénaires. Nous estimons que la violation des droits humains est une grave violation que nous ne pouvons pas accepter.
Notre mouvement œuvre dans le sens de la confirmation du droit des êtres humains à disposer librement d’eux-mêmes, à vivre dans la dignité et à jouir de tous leurs droits naturels.
Le droit à l’autodétermination est le droit le plus important qui soit issu des luttes des peuples au cours de l’histoire de l’humanité. C’est au nom de la charte universelle des droits de l’homme, du principe de la criminalisation du colonialisme et de l’occupation illégale des territoires d’autrui ; au nom de tous les pacte similaires tels que le droit des peuples à choisir le système de gouvernance qui leur convient, le droit des peuples à disposer de leurs terres et de leurs richesses, c’est au nom de tous ces droits consacrés par le droit international, que le mouvement de l’Azawad, dans ses diverses composantes, résiste à ceux qui tentent de le jeter hors de la roue de l’histoire par tous les moyens possibles.
Pour toutes ses raisons, notre mouvement a décidé de combattre l’état criminel du Mali dans ses modes d’actions. Et effectivement, jugez-en par vous-même, suite aux combats qui ont opposés nos armées, ils ont attaqué nos familles, brûlé nos maisons, saccagé nos biens et terrorisé nos femmes et nos enfants. Pour se venger de la déroute de l’armée malienne dans notre territoire, le Mali n’a rien trouvé de mieux à faire que de se venger sur les familles Tamasheq vivant à Kati et Bamako. Des centaines de familles de Tamasheq ont quitté précipitamment leurs maisons et sont dirigé vers les frontières du Sénégal, de la Mauritanie, du Burkina Faso, et du Niger pour échapper aux exactions commises contre elles.
Nous rappelons à l’opinion internationale que, contrairement à l’armée malienne, nos troupes ne s’attaquent qu’aux institutions militaires et jamais à des civils comme cela a été le cas lors du bombardement du campement nomade des kel Essouk par l’aviation militaire malienne pilote par des mercenaires ukrainiens. A titre d’exemple, il faut savoir que depuis 48heures, le MNLA demande au CICR d’intervenir pour évacuer les familles des militaires maliens présentes dans le camp d’Amachach. A cet effet, le MNLA a cessé tout combat et a accordé une trêve ; alors que l’armée malienne interdit au CICR d’intervenir prétextant faussement des combats en cours, utilisant ainsi les femmes et les enfants comme bouclier humain.
L’armée malienne doit savoir qu’elle ne pourra jamais nous déposséder de notre détermination à mener jusqu’au bout notre combat pour la liberté. A travers leurs actes irresponsables, ils ne font qu’aiguiser davantage notre croyance aux idéaux qui nous animent. L’exil de nos sœurs, de nos ainés, de nos mères à travers les pays doit prendre fin ! Nous avons un territoire et il nous appartient depuis la nuit des temps.
Toutefois, nous tenons à rappeler à l’opinion régionale et internationale que cette situation de guerre nous a été imposée par le Mali qui n’a respecté aucun de ses engagements et qui persiste à refuser tout dialogue sur le principe du respect du droit à l’autodétermination du peuple de l’Azawad. Nous restons ouverts à tout dialogue mais uniquement dans le cadre du respect du principe du droit à l’autodétermination. Le MNLA met en garde, toute partie qui se dressera contre la volonté du peuple de l’Azawad pour son droit à l’auto-détermination ; seul préalable à toute discussion avec le pouvoir de Bamako.
Notre combat est juste et légitime, l’Azawad retrouvera sa liberté. Rien ni personne ne nous détournera de notre objectif. Le MNLA est plus que jamais déterminé à continuer les opérations militaires jusqu’à la reconnaissance officielle par le Mali du droit à l’indépendance de l’Azawad.
Nous demandons aux divers organismes internationaux, au Comité international de la Croix Rouge, à la Fédération internationale des croix rouges et croissants rouges, au Haut-Commissariat des Nations Unies aux réfugiés, à toutes les organisations humanitaires gouvernementales ou non gouvernementales, de répondre à l’appel des populations de l’azawad qui souffrent de cette situation de guerre imposée par le Mali dans le but de nous faire renoncer à nous-mêmes pour nous fondre dans une système qui méprise et martyrise notre existence.
Le Mali mène une vaste campagne de désinformation et de dénigrement visant à assimiler le combat légitime du MNLA a une vulgaire rébellion sous l’égide de l’AQMI. Or, non seulement le MNLA se démarque totalement de l’AQMI mais il constitue le seul et unique rempart contre cette organisation terroriste. Le MNL n’est sous aucune influence. Ni les dictatures arabes, ni aune autre dictature africaine n’instrumentalisera plus jamais notre combat pour notre libération.
Nous appelons tous les amazighs à se porter solidaires du combat de l’Azawad, qui est aussi le leur. Comme les européens sont solidaires de le Grèce, les Arabes solidaires de la Palestine, les amazighs doivent aussi se porter solidaires de tout peuple amazigh en lutte pour sa libération.
Nous interpellons officiellement le Maroc, dont la population est majoritairement amazigh, a définir clairement sa position sur la répression, les exactions et les exécutions sommaires commises par l’armée d’occupation malienne et ses milices sur les population civiles de l’Azawad.
Je vous remercie pour votre solidarité et votre soutien.
Tanemmirt-nwen
Mossa Ag Attaher
Chargé de communication du MNLA

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