L’Afrique est un continent avec une très grande diversité linguistique. On estime qu’il y a quelque 1500 à 2000 langues dans ce continent, lesquelles peuvent être classées en quatre grandes familles: les langues afro-asiatiques, les langues nilo-sahariennes, les langues nigéro-congolaises et les langues khoïsan.
La famille afro-asiatique aussi appelé chamito-sémitiques (environ 200 langues) couvre l’Afrique du Nord (y compris la Corne de l’Afrique, le Sahara central et le Haut Nil). Ces langues sont parlées en Afrique septentrionale et saharienne ainsi qu’au Proche-Orient et au Moyen-Orient. Elles comprennent notamment les langues sémitiques, l’égyptien ancien, les langues berbères, les langues couchitiques, les langues omotiques et les langues tchadiques.
La famille nilo-saharienne inclut approximativement 140 langues pratiquées par environ onze millions de personnes dispersés en Afrique centrale et orientale. Elles sont parlées en Afrique sub-saharienne : au Tchad, au Soudan, au Niger, dans le Nord du Cameroun, en République centrafricaine, au Ghana, au Kenya, en Éthiopie et en Tanzanie. Elles comprennent notamment l’ik, le masaï, les langues nilotiques, les langues nubiennes et les langues songhaï.
La famille nigéro-congolaise regroupe plus de 1000 langues pratiquées par près de 200 millions de personnes. Elle comprend le groupe bantoïde (dont les langues bantoues), le groupe gur/voltaïque, le groupe kwa, le groupe mandé ou encore le groupe des langues ouest-atlantiques.
Les langues koïsan comprennent une trentaine de langues parlées en Afrique australe, notamment par les Bochimans et les Khoïkhoïs.
La famille afro-asiatique, situé dans le nord du continent, est divisée en cinq groupes: sémitique, berbère, égyptien, couchitique et tchadique.
Le groupe sémitique comprend, entre autres, l’arabe et l’amharique, la langue officielle de l’Ethiopie. Le groupe berbère comprend le tamazight, le touareg, le guanche langue éteinte, parlée autrefois aux îles Canaries. L’ Égyptien ancien ou le néo-égyptien représenté par le copte. Le groupe couchitique est essentiellement parlé en Somalie et au Soudan. Enfin, le groupe tchadique inclut le haoussa, qui a le plus grand nombre de locuteurs en Afrique après l’arabe.
Le tifinagh (aussi écrit tifinaghe se prononce tifinar) ou libyco-berbère est un alphabet utilisé par les Berbères, essentiellement les Touaregs. C’était autrefois un abjad, un alphabet consonantique. Cet alphabet a subi des modifications et des variations inévitables depuis son origine jusqu’à nos jours, passant du libyque jusqu’aux néotifinaghs en passant par le tifinagh saharien et les tifinaghs Touaregs. |
Le tifinagh (aussi écrit tifinaghe se prononce tifinar) ou libyco-berbère est un alphabet utilisé par les Berbères, essentiellement les Touaregs. C’était autrefois un abjad, un alphabet consonantique. Cet alphabet a subi des modifications et des variations inévitables depuis son origine jusqu’à nos jours, passant du libyque jusqu’aux néotifinaghs en passant par le tifinagh saharien et les tifinaghs Touaregs.
Dans la culture touareg, l’inventeur mythique du tifinagh est l’ancêtre Anigouran, personnage connu pour sa grande intelligence et auquel sont attribuées plusieurs autres inventions.
Il y a deux formes du libyque, l’orientale et l’occidentale ;La forme occidentale a été utilisée le long de la côte méditerranéenne de la Kabylie jusqu’au Maroc et aux Îles Canaries. La forme orientale a été utilisée dans la région constantinoise, dans les Aurès (Algérie) en Tunisie et en Libye ;Seule la forme orientale a été déchiffrée grâce notamment à l’existence d’importantes inscriptions bilingues punico-libyques. Ce déchiffrement a permis de déterminer la valeur de 22 signes sur 24 ;Selon Février (1964-65), la forme occidentale serait plus primitive, la forme orientale étant influencée par l’écriture punique ;
- L’alphabet libyque est strictement consonantique
- La gémination n’était pas notée ;
- La forme occidentale comporte 13 lettres supplémentaires ;
- Les inscriptions sont souvent des dédicaces ou épitaphes. La plupart sont brèves ;
- Le sens de l’écriture n’est pas fixé (mais c’est plus souvent verticalement de bas en haut). Chaque ligne constitue un mot phonétique ou un sens complet ;
- Une minorité de lettres permettaient de déterminer le début de la ligne. Ces lettres sont appelées lettres directrices ou signes directeurs ;
Une hypothèse a été avancée que certaines lettres seraient secondaires par rapport à d’autres.
L’alphabet tifinagh est utilisé pour écrire les langues berbères parlées en Afrique du Nord, il est considéré comme une forme ancienne de l’écriture berbère. Il est largement utilisé par les Touaregs, les principaux habitants du Sahara.
Il existe de nombreuses variations régionales de ce script, la version normalisée proposée par l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM) du Maroc se compose de 33 symboles. Ce jeu de caractères ne représente pas l’inventaire complet des phonèmes d’une langue particulière, mais il a été proposé en vue d’unifier progressivement les variations régionales de la langue berbère.
Historiquement, le script a été écrit dans n’importe quelle direction, horizontalement ou verticalement, même si aujourd’hui elle tend à être écrite horizontalement de gauche à droite. Les mots sont séparés par des espaces et la ponctuation latine est généralement utilisé, bien que dans certains domaines un symbole tazarast est utilisée pour les pauses expression et de la peine.
Le tifinagh tel que réglementé par l’Ircam a officiellement été le seul système d’écriture pour transcrire la langue tamazight au Maroc depuis 2003. Le script reste aussi largement utilisé en Algérie, au Mali et au Niger, mais il est généralement utilisé aux côtés des alphabets latin ou arabe. En Libye le script était interdit dans les lieux publics.
Depuis peu, les tifinaghs sont utilisés comme support pédagogique pour la campagne contre l’analphabétisme.
Il n’y a pas d’ordre pour énoncer les lettres de l’alphabet. Mais une formule mnémotechnique, citée par Foucauld (1920), contient toutes les lettres ou presque : « awa näk, Fadîmata ult Ughnis, aghebbir-nnit ur itweddis, taggalt-nnit märaw iyesân d sedîs.» (« C’est moi, Fadimata, fille d’Oughnis : sa hanche ne se touche pas, sa dot est de seize chevaux.»)