Niger : La soeur aînée du défunt lieutenant Hassane Djibrilla écrit au président de la République et au commandement militaire :
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« Salut président !
Les gens qui vont mourir vous saluent !
Les parents de ceux qui sont morts vous saluent aussi !
Nous saluons par la même occasion le ministre de l’intérieur, le chef d’état-major, tous ces généraux, et officiers supérieurs que Hassane Djibrilla estimait, et qui n’ont même pas envoyé un sms officiel à sa famille pour annoncer sa mort !
Pour vous Hassane n’était qu’un visage parmi tant d’autres des enfants du Niger qui tombent comme des mouches sur les champs de bataille !
Laissez moi vous mander alors qui il était.
Nounou est né le 23 juin 1989,sa mère Halimatou Mayaki, son père Djibrilla Harouna.
Issu d’une fratrie de 6 enfants.
Pour faire court, je vais sauter l’étape de son enfance pour vous parler de sa personnalité et de ses projets.
Non , pas parce que je suis sa soeur,mais je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi empathique,très avenant,toujours entrain d’accommoder les autres avant de penser à lui.
On dit souvent que les morts n’ont jamais de défauts,non,ce que je dis sur lui,je le dirais s’il était vivant. Je n’ai jamais vu un petit frère aussi respectueux,et toujours à l’écoute,qui n’a jamais dis non à une grande soeur,à plus forte raison ses parents.
Nounou était un fils comme Dieu n’en fait pas beaucoup.
Nounou était entrain de construire sa maison,il avait acheté tout son matériel de finition et d’ameublement.
Nounou devait se marier en juillet(mes pensées vont à sa fiancée),j’ai dans mon placard,ses costumes achetés pour les cérémonies.
Toute la famille prépare ce mariage,sa grand mère Salmou Saidou Djermakoye, prie tous les jours que Dieu lui prête longue vie,jusqu’en juillet afin qu’elle voit ses jumeaux dans leur foyer.
Nous pleurons Hassane Djibrilla,toute la toile le pleure,mais pas vous.
En dépit du flou total sur les circonstances de sa mort,voilà que vous l’enterriez en catimini.
Nous n’avions reçu aucune information,vous l’aviez enterré sans rien nous dire,même pas un sms, pour qu’on lui fasse une fatiya.
Le voeu de tout parent est d’être enterré par ses enfants,mais quand Dieu décide autrement,laissez les parents dire dignement Adieu à leurs fils.
Mais, vous nous avez ôté cela…
Nous pleurons sa mort,et voilà que le traitement que vous lui faites nous dévaste plus que sa mort.
Il n’était pas fils de…,pour mériter un hommage national qui passerait à la télé comme on l’a déjà vu quand c’est un fils de…qui tombe.
Mais il est mort pour vous, pour nous…pour que vous et d’autres parents puissent regarder la télé le soir dans le confort de votre salon.
Dites au moins au parents « nous avons le regret….. »
Peut-être que les terroristes traitent mieux leurs morts.
COMMENT UN OFFICIER PEUT MOURIR SUR LE CHAMPS DE BATAILLE ET PERSONNE N’APPELLE SA FAMILLE POUR L’ INFORMER? ET VOUS L’ENTERREZ SANS LE DIRE A SA FAMILLE,IL A FALLU QU’ON L’ APPRENNE PAR UN SOLDAT A OUALLAM QUI A DE L’ESTIME POUR LUI.
Plus jamais de Hassane Djibrilla.
Nous parlons pour qu’il ne soit pas mort pour rien, si cela peut éviter à d’autres parents de vivre ce que nous vivons, alors nous ferons tout pour qu’un autre Hassane ne tombe pas de cette manière et qu’une autre Halima Mayaki ne subisse pas ce que vit sa mère actuellement.
Merci. »