L’enlèvement de deux travailleurs
humanitaires espagnols et de leur collègue italienne le 23 octobre, dans
un camp contrôlé par le Polisario en plein territoire algérien,
inquiète les spécialiste sur la transformation progressive de l’Algérie
en un véritable foyer d'insécurité dans la zone sahélo-saharienne.
Le
rapt pose aussi la question du véritable rôle que joue le pouvoir
algérien dans la région du Sahel et dans la lutte contre le terrorisme.
La nébuleuse Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), ex-Groupe salafiste
algérien pour la prédication et le combat (GSPC), est née en Algérie. Et
c'est à partir de l'Algérie que la nébuleuse terroriste a tissé sa
toile sur toute une zone de non droit de la bande sahélo-saharienne. Les
différents enlèvements d'occidentaux en Mauritanie, au Mali ou au Niger
sont l’œuvre d’Algériens ou d'éléments du Polisario, un mouvement qui
dispute au Maroc, à partir du territoire algérien, la région du Sahara
Occidental. Face à tous ces kidnappings, et malgré tous les moyens et
tout l'arsenal dont elles disposent, les autorités algériennes ont
observé une passivité étonnante, voire suspecte.
Les doutes s’orientent aussi sur le rôle
joué par Alger dans l’inquiétante circulation des arsenaux du défunt
guide libyen Mouammar Kadhafi, après avoir accepté que des mercenaires
maliens et nigériens transitent par l’Algérie, surchargés d’armes de
toutes sortes. Il devient ainsi légitime de se poser la question si
Alger est sincère dans ses intentions de concourir à la stabilité de ses
voisins et d'établir avec eux une véritable coopération, alors que la
connexion entre Aqmi, le Polisario et certains réseaux algériens ne fait
plus de doute. Pourtant, la lutte contre le terrorisme dans le Sahel
est un objectif de toute la communauté internationale. Mais, jusqu’à
présent, dans toute la région, seule l’armée mauritanienne a fait preuve
d’une présence sur le terrain du combat contre les djihadistes d’Aqmi.
Source: http://sahel-intelligence.com