Le gouvernement malien affirmait le 26 janvier que des éléments d’Aqmi avaient combattu aux côtés des rebelles du MNLA, Mouvement national de libération de l’Azawad dans la ville d’Aguelhoc. Selon des témoins des combattants islamistes ont effectivement pris part aux combats, mais s’agit-il pour autant de membres d’al-Qaïda ? Que sait-on à l’heure qu’il est des hommes qui combattent aux côtés du MNLA ? La France par la voix de son ministre de la Coopération a fait part de ses doutes après les affirmations du gouvernement malien ce jeudi.
Bamako l’affirme, les rebelles du MNLA bénéficient du soutien de djihadistes d’Aqmi. C’est avec eux, qu’ils ont combattu notamment à Aguelhoc assure le ministère malien de la Défense.
Joint par RFI, les intéressés démentent, et réaffirment une nouvelle fois leur volonté de lutter contre al-qaïda au Maghreb islamique, qui occupe leur territoire. Ce que reconnait le mouvement rebelle c’est la présence à ses côtés, sur le terrain, aux côtés des hommes de Iyad Ag Ghali, l’ex-chef de la rébellion des années 1990I Iyad devenu salafiste, mais qui n’est pas pour autant un émissaire d’Aqmi, estime Pierre Boilley directeur du Cemaf, le Centre d’études des mondes africains :
« Le groupe d’Iyad ag Ghali qui est de fait salafiste a constitué un petit groupe d’orientation salafiste. Il semble avéré qu’il n’y a pas de jonction avec Aqmi ou qu’Aqmi ne soit reconnue en tant que « katiba propre ». Donc je crois que c’est très exagéré de dire que le MNLA travaille avec Aqmi ».
Iyad ag Ghali n’a pas annoncé avoir intégré le MNLA mais semble être le bienvenu avec ses hommes sur le terrain tant qu’il est prouvé qu’il « joue dans le bon sens ». Le MNLA lui prête pour l’instant de bonnes intentions et affirme qu’il a notamment par son discours religieux permis de faire revenir à la raison des touaregs devenus membres d’Aqmi.
Selon certaines sources la réalité est cependant peut-être plus complexe car il existerait des passerelles entre Iyad ag Ghali et l’organisation djihadiste.
rfi