L'impuissance de l'armée Malienne face aux troupes du MNLA, a poussé le gouvernement Malien à commencer ce qu'il sait faire le mieux: fuir ses responsabilités. Il essaye de s'attirer encore plus de soutiens en voulant surfer sur les vagues de la guerre libyenne et de celle contre le terrorisme. Mais la communauté internationale qui l'a qualifié de «maillon faible» de la lutte contre le terrorisme au Sahel pendant une dizaine d'année n'a pas la mémoire aussi courte. Elle a fait comprendre au Mali et au monde entier qu'aucune relation n'existe entre le Mouvement National pour la Libération de l'Azawad (MNLA) et Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI).
Après ses echecs contre le MNLA à Ménaka, Tessalit, Adjelhoc (Aguel-hoc), Adaramboukare (Anderamboukane), Tessit, Ntillit, Léré, et Diabali, le Mali a fait recours à sa spécialité: la propagande mensongère. Ses généraux de salons étant incapables de diriger les hostilités sur le terrain, il commença à décrédibiliser le MNLA, qualifiant ses combattants de mercenaires ayant combattu pour le régime dictatoriale de Mouammar Kadhafi. Sans même se faire inviter, la presse qui saute sur tout ce que lui propose le gouvernement, n'a pas hésité à faire étalage de sa méconnaissance totale de toute question géopolitique, en tirant sur le MNLA et ses combattants. Un communiqué du Bureau Politique du MNLA à travers la voix de Mossa Ag Attaher remis les pendules l'heur:
"Le MNLA ( Mouvement national pour la libération de l'Azawad) , tient à préciser, qu'au sein de son Etat-major figure en même temps : d'anciens rebelles des révoltes des années 1990 (Mouvements et fronts unifiés de l'Azawad (MFUA), de 2006 (Mouvement touareg Nord-Mali (MTNM) de feu Ibrahim Ag Bahanga, des combattants revenus de la Libye mais qui ont largement participé à la libération de ce pays, des volontaires issues des différentes ethnies (Touareg – Songhaï – Peuhl et Maure) du Nord-Mali (Azawad) et des officiers et soldats déserteurs de l'armée malienne."
Selon lui, en aucun cas le MNLA ne peut être réduite en une seule composante étant donné que c'est processus de libération entamé depuis 1963 et dont l'Etat-Major regroupe aussi bien les anciens des MFUA des rebellions des années 1990, les combattants du MTNM de feu Ibrahim Ag Bahanga, les volontaires issues des différentes communautés de l'Azawad, et des anciens de l'armée Libyenne. Parmi ces derniers, ce trouve le Colonel Mohamed Ag Najim, nommé Chef d'Etat-Major du MNLA. Cet officier respecté par tous a servi pendant plus de 20 ans au sein de l'armée Libyenne. Outre lui, de nombreux Tamasheq ont combattu aux côtés du CNT. Un exemple parmi d'autres est la Brigade Ténéré dont les images suivent ci-après.
Ce que le Mali a oublier c'est ce que la communauté internationale n'est pas aussi légère que l'est le Mali. Outre le fait que les combattants du MNLA ne sont en aucun cas des mercenaires Libyen, le Mali lui-même n'a pas hésité à accueillir les anciens de la Libye sur tapis rouge. Les premiers à avoir bénéficié des largesses du gouvernement Malien sont les combattants qui se sont cantonnés à Takalot à une trentaine de kilomètre de Kidal. En Octobre dernier, six (6) ministre Maliens se rendaient à Takalot pour "souhaiter la bienvenue aux frères Maliens revenus de Libye et qui sont de retour dans la mère-patrie". Outre les mots de bienvenue, ces ministres Maliens avaient encore apportés 50 millions de Francs CFA, 50 tonnes de riz. Qui a oublié les accueils au Palais Présidentiel de Koulouba avec tous les honneurs des Colonels Ewanzak Ag Emakadey, Wakki Ag Ossad, et Sidi Lama Ag Imikal? Certainement pas la communauté internationale. Aujourd'hui ces mêmes colonels de l'ancienne armée Libyenne et leurs troupes combattent le MNLA aux côtés de l'armée Malienne et de leurs milices Arabes et Tamasheq (Touareg).
Cette stratégie ayant échouée, le Mali croyait pouvoir surfer sur la vague de la guerre contre le terrorisme. Ici encore, erreur lui en a pris. Les communiqués du ministère de la défense sonnait le départ. Après l'attaque d'Adjelhoc (Aguelhoc) dans laquelle de nombreux militaires maliens ont perdu la vie, un communiqué du ministère de la défense sonnait le départ. Le Colonel d'Aviation Idrissa Traoré affirmait le 26 Janvier 2012 que la ville d'Aguel'hoc avait été attaquée deux jours plutôt par "par des djihadistes d'AQMI, des éléments du MNLA et d'autres assaillants". Comme à son habitude, la presse malienne ne s'est pas posé des questions pour relayer cette information sans aucune verification. Les porte-paroles que sont Serge Daniel (correspondant de RFI et de l'AFP au Mali) et Martin Vogl (correspondant de l'Associated Press au Mali) ne sont pas non plus posés plus de questions avant de relayer la propagande Malienne.
Seulement la communauté internationale qui n'avait cessé en vain d'appeler pendant une dizaine d'années au réveil du «maillon faible» de la lutte contre le terrorisme, ne pouvait pas cautionner cette compagne mensongère dans laquelle le gouvernement fuit par rapport à ces responsabilités. La France monta au créneau pour dire qu'une tentative de faux procès est entreprise par le Mali. Dans un discours devant le Senat le 26 Janvier 2012, le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt déclarait sans langue de boit qu'il "faut faire une différence entre les difficultés nées de la situation des Touareg et des relations avec le pouvoir central et (celles nées) de la situation d'AQMI. Ce n'est pas la même chose, d'ailleurs les deux ne collaborent pas ensemble, ne travaillent pas ensemble". Avec l'appui de tous les renseignements dont dispose la France, il envoyait un signal clair et sans équivoque au Mali: tout différencie le MNLA et l'AQMI.
Le 28 Janvier, l'Algérie à son tour prenait la parole en notant clairement le Mouvement National pour la Libération de l'Azawad (MNLA) et l'Al Qaeda au Maghreb Islamique n'ont rien en commun. Après s'être attristée de l'inaction du Mali face à AQMI, elle à constater que son aide militaire destinée à combattre l'organisation terroriste est plutôt utilisée par le Mali pour combattre le MNLA. Fort de ce constat, elle a pris la courageuse décision de geler son aide militaire au Mali, en tant donné que le MNLA n'est pas l'AQMI, et que son aide n'est pas destinée à combattre un quelconque mouvement révolutionnaire ou indépendantiste.
Le 29 Janvier, s'était autour de la Mauritanie de contredire la version du Mali liant le MNLA à l'organisation terroriste AQMI. En marge de la 20eme session du Conseil Exécutif de l'Union Africaine à Adis Abéba, Hamadi Ould Baba Ould Hamadi, ministre Mauritanien des Affaires Etrangères et de la Coopération déclarait: "D'abord les Touareg sont une communauté ethnique, ce qui n'est pas le cas des terroristes. Les Touareg au Mali sont chez eux, ce qui n'est pas le cas des terroristes. Les Touareg ont des revendications identitaires, ce qui n'est pas le cas des terroristes. Les Touareg n'ont jamais attaqué un pays étranger, ce qui n'est pas le cas, n'ont plus, des terroristes. Donc, à mon avis, il faut éviter de faire l'amalgame." Il y a-t-il une manière encore plus claire de démentir la propagande mensongère du Mali? Nous ne le pensons pas.
En somme, Le Mouvement National pour la Libération de l'Azawad n'est pas une organisation composé de mercenaires qui seraient en train de déstabiliser le Mali. Ce n'est encore moins une organisation terroriste qui coopérait avec Al Qaeda au Maghreb Islamique. Rarement, la communauté internationale n'avait parlé d'une seule et même voie pour contredire le Mali. Au lieu de continuer sur cette pente glissante, le Mali devra se ressaisir. Bamako se résoudra-t-elle à faire la guerre au lieu de la propagande mensongère? Ou décidera-t-elle de suivre la voie légale en organisant un referendum d'autodétermination de l'Azawad comme le permettent les textes des Nations Unies et l'Union Africaine?
Par Acherif Ag Intakwa