Il n’est et pas rare d’entendre les populations du Mali déclarer que le président Amadou Toumani Touré (ATT), a tout donné aux nordistes! Il a avantagé les Tamasheq! Ils continuent en soutenant que sous son régime les Tamasheq bénéficient de tous les privilèges même de l’impunité : quant il s’agit du cas des responsables de l’Alliance du 23 mai, notamment Ibrahim Ag Bahanga, Hassan Ag Fagaga et compagnie
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Il faut le dire et le répéter : l’être humain à la mémoire courte.
Les Maliens oublient que le deuxième génocide du peuple Touareg (le premier s’étant déroulé sous Modibo Keita avec Dibi Sylla Diarra), a eu lieu sous la transition de l’actuel président du Mali, monsieur Amadou Toumani Touré, avec sa fameuse opération « Kokadjè ».
Le but de cette organisation militaire était de nettoyer (le nettoyage du Mali et de l’Azawad au Karcher, pardon, à la Kalachnikov des «tâches» blanches-Touaregs et Maures) par les bérets rouges de l’armée malienne, comme Chaka Koné, Bérédougou Koné , Kafougouna Koné, et compagnie. Cela aurait été une réussite si Dieu ne veillait pas. Des milliers de Tamasheq ont été massacrés, d’autres n’ont dû leur salut qu’au fait qu’ils sont allés se réfugier en Mauritanie, au Burkina et en Algérie.
Comment peut-on accuser un tel homme aujourd’hui de favoritisme envers les Tamasheq?
Même ceux des Tamasheq qui ont passé toute leur vie à servir l’armée malienne n’ont pas été épargnés par les balles de leurs cadets.
Il faut dire que les vieux retraités Tamasheq de l’Armée Nationale, de la Garde Nationale, de la Gendarmerie Nationale et de la Police Nationale n’imaginaient pas un instant qu’un jour cette armée à laquelle ils ont tout donné: leur jeunesse, leur santé, leur force, leur courage, leur vie; puisse un jour retourner son canon contre eux et les abattre comme des chiens uniquement parce qu’ils sont Tamasheq et qu’ils ont dits qu’ils n’ont rien à se reprocher, qu’ils ne quittent pas leur pays pour aller se réfugier ailleurs, seule la mort leur fera abandonner le Mali !!!
A l’époque, c’est ATT et son cortège, qui a fait établir la liste de tous les cadres Tamasheq qui devaient être éliminés à Bamako et dans les régions. Ceux qui ont survécu, n’ont échappé qu’à la célérité avec laquelle ils ont quitté le Mali. En plus, c’est lui ATT qui a autorisé et soutenu la formation et l’armement du mouvement Sonrhaï Gandakoy, destiner à pousser les Tamasheq et les Sonrhaïs à s’entre-tuer; peuples qui ont toujours vécu dans la concorde, la fraternité et l’harmonie dans l’Azawad.
L’arbre ne doit pas cacher la forêt:
La démocratie malienne, a été taillée et choisie sur mesure!
Les quelques Tamasheq qui bénéficient des avantages d’ATT, Président disent-ils « démocratiquement élu ? », ne sont que des marionnettes qui participent a son grand spectacle démocratique, pour miroiter à la face du monde que la démocratie malienne n’exclue personne, même les « éternels rebelles ! ».
En fait de démocratie, elle a été taillée et choisie sur mesure pour les maliens en tenue kaki avec des galons de Général masqués par un grand boubou Bazin, avec un gros bâton à la main appelé « Insécurité d’État, pardon, Sécurité d’État ». Elle a été modelée sur mesure, avec un orchestre qui joue des mélodies, et portent le peuple malien au firmament du bonheur du sous-développement entretenu.
Pour preuve, la liberté d’expression est une chimère pour ce «modèle de démocratie en Afrique et dans le monde » :
- Des journalistes sont bastonnés et emprisonnés ;
- Les enseignants sont emprisonnés et radiés pour des sujets de dissertation jugés déplacés ;
- Des jeunes étudiants ou diplômés sans emploi sont gazés, emprisonnés et jugés pour subversion, etc.
Voici l’image d’une démocratie exemplaire, à la malienne, pardon à la ATT. Pourtant le monde occidental applaudi et loue les talents d’un démocrate hors pair qui a su en tant qu’indépendant harmoniser une cacophonie de multiples partis politiques pour en faire un orchestre qui joue des mélodies qui portent le peuple malien au firmament du bonheur et du développement. Quel chef d’orchestre cet ATT! Il a même su intégrer la partition « Rebelles Touaregs » à son répertoire; quel virtuose!
Ne s’est-il pas lui-même qualifié, dernièrement au cour d’une cérémonie hollywoodienne en son honneur, au Stade Modibo KEITA de Bamako, de « capitaine d’équipe »? Quelle équipe ?
Mais ce que les Maliens ignorent, qu’après avoir utilisé le bâton pour assommer les Tamasheq et que leur Général s’est rendu compte que ce n’est pas ce qui peut les exterminer, (seul Dieu peut exterminer un peuple lui qui l’a créé, Hitler l’a su à ses dépends avec le peuple Juif).
Alors, les régimes maliens ont changé de tactique, il faut les amadouer, les endormir, puis ensuite écraser la vermine !!! Certains ont failli tomber dans ce piège machiavélique jusqu’à ce que récemment, un événement presque anodin, leur ait rappelé la triste réalité.
Qui dit qu’il n’y a pas d’autorité de l’Etat du Mali dans l’Azawad pour réprimer?
En Novembre 2010 à Tombouctou, deux jeunes Tamasheq, au cour du congrès de la jeunesse de l’Azawad, autorisé par les autorités locales de Tombouctou. Ils ont été conduit de Tombouctou à Bamako, via une escorte militaire, sans droit, ni de parler, ni de tousser, et même pour prier. Les mains enchainer comme dans les films de Western, pour les grands hommes de la mafia. Hélas parce qu’ils sont Tamasheq!
Ils furent, emprisonnés, harcelés, injuriés, humiliés, séquestrés, avant de subir un simulacre de jugement sans avocat.
Un procès au cour duquel, un public choisi sur couleur et appartenance a été convié pour lancer des slogans anti-Touaregs. L’un des soit disant hommes de loi qui ont été envoyé pour les interroger en prison leur a même déclaré qu’il est marié à une femme Tamasheq, et que son but dans cette entreprise étant « d’absorber » les Tamasheq!
A la fin du procès la sentence est tombé, sèche et sans appel, ils sont interdits de quitter le territoire national sous aucun prétexte et cela pendant cinq longues années ! Allez savoir pourquoi.
Le sit-in devant la Cour d’Appel de Bamako, le 12 Novembre 2010, une manifestation pacifique pour réclamer la libération de ces jeunes gens séquestrés a été violemment réprimée par des policiers qui ont reçu l’ordre de charger, matraquer et gazer les manifestants. Il y a autorité de l’État au Mali, quand il s’agit de mater ceux qui réclament un peu plus de liberté et de justice.
La seule chose acceptée au Mali avec l’inscription « Touareg » ce sont les voitures de luxe du constructeur Allemand Volkswagen!
En réalité ATT et les différents régimes successifs au Mali, ont du mépris et une haine implacable pour le peuple de l’Azawad. Figurez-vous, depuis des années un chercheur malien en mathématiques, paraplégique a sollicité le soutien d’ATT pour améliorer ses conditions de vie afin de mener à bien ses recherches, mais compte tenu du fait qu’il est Touareg, le président bienfaiteur ATT, n’a même pas daigné lui répondre.
En fait, rien n’est toléré pour les Tamasheq, même quand des femmes veulent créer une association ayant pour nom « Femmes Touaregs« , on leur dit non enlevez « Femmes Touaregs » et remplacez-le par « Femmes Nomades« , sinon on ne vous donne pas de récépissé.
Il faut dire que les Touaregs sont un véritable épouvantail au Mali. A travers leur histoire avec ce pays, ils ont toujours été opprimés, brimés et marginalisés. Certains cadres Tamasheq pour être tolérés dans l’administration ou dans les instances politiques sont obligés de supprimer « Ag » qui signifie dans la langue Tamasheq « fils de » de leur nom ou à défaut s’affubler d’un nom de famille « Cissé », « Dicko » ou « Haidara »…
Au Mali, il y a deux types de citoyens :
- Ceux qui sont maliens à part entière et qui bénéficient des avantages d’un État de droit : liberté d’association, liberté d’expression, liberté de mouvement.
- Et les mitoyens, pardon citoyens qui sont étiquetés «rebelles».
Pour construire un Azawad libre et prospère, débarrassé des marchants d’illusion, il faut appliquer les règles de droit des peuples autochtones et l’article de constitution du Mali qui avance : « Tous les maliens naissent libres et égaux devant la loi« .
Pour preuve d’injustice envers les Touaregs :
- Le premier officier Touareg de l’armée malienne est resté 27 ans lieutenant sans avancement,
- Les premiers jeunes bacheliers Touaregs qui ont passé le concours d’entrée à l’EMIA (École Militaire Inter-Armes) ont reçu un Niet ferme de l’autorité de l’époque ; cela est regrettable car l’injustice se paye toujours d’une manière ou d’une autre,
- Le génocide contre les Touaregs, en exemple : la Tribu de Kel Essouk a Gao (village raser), des notables de Léré (fosse commune),
- Tous les accords de paix contracter entre l’Azawad et le Mali, ne furent honorer, et avec la complicité des régimes Maliens, l’Azawad bénéficia du chao et du désordre…
Dr. Aboubacrine Assadeck
Département de mathématiques et d’informatique de la FAST-Université de Bamako