15 févr. 2012

Mali – Bamako dénonce une présence d’Aqmi, l’Occident n’a “aucune indication“

L’Armée malienne subit d’énormes pertes depuis le début des attaques de rebelles touareg du Mnla contre plusieurs localités du nord. Pour Bamako, cette résurgence des rebellions touareg est liée à Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), mais l’Occident n’a jusque “aucune indication“ sur des liens entre ces deux groupes armés.



L’agence de presse en ligne Nouakchott Informations (Ani) a annoncé mercredi la mort de deux Mauritaniens d'Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), dont un de ses chefs. Selon cette agence qui a publié par le passé des communiqués d'Aqmi ou des informations fiables sur l'organisation sans être démentie, les deux membres d’Aqmi, dont le chef Elmeimoun Ould Meinnouh, alias "Khaled Ac-Chinguitti, ont été tués par l'Armée malienne lors d'une attaque de rebelles touareg menée fin janvier contre Aguelhok (nord-est du Mali). “Ould Meinnouh fait figure de dirigeant mauritanien d'Aqmi où il était investi du commandement d'une faction (...) qui a affronté l'armée mauritanienne dans la forêt du Wagadou“, dans le nord-ouest du Mali, en juin 2011, affirme l'Ani en citant des sources proches d'Aqmi.
Cette information relance le débat de la présence des combattants d’Aqmi auprès des rebelles touaregs. Cela n’a jamais fait l’ombre d’un doute pour les autorités maliennes. Le gouvernement malien avait accusé des membres d'Aqmi et des rebelles touareg d'avoir attaqué ensemble le 24 janvier Aguelhoc (nord ouest).

Le Mali fait face depuis le 17 janvier à des attaques de rebelles touareg contre plusieurs villes du nord. Les rebelles issus du Mouvement Nationale de Libération de l’Azawad (Mnla). Ces combattants sont renforcés par des hommes lourdement armés et venus de Libye après la chute et la mort de Mouammar Kadhafi pour qui, ils avaient combattu.


Des exécutions qui annoncent Aqmi


Visiblement peu munie face à ces combattants rompus, l’Armée malienne enregistre de lourdes pertes dans les combats. Lundi, le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt a reconnu l’existence d’exécutions sommaires commises par les assaillants. “Il y a eu effectivement des violences absolument atroces et inadmissibles à Aguehoc. Il y a eu des exécutions sommaires, des soldats, des personnes, on parle d’une centaine, qui ont été capturées et froidement exécutées“, a déclaré Henri de Raincourt lors d’une visite à Bamako. L’Armée malienne a confirmé les exécutions. “Il y a eu effectivement des exécutions sommaires ce jour (24 janvier), des personnes ont été égorgées, d’autres ont tout simplement reçu une balle dans la tête“ et ces exécutions “ne peuvent avoir été commises que par ces gens“ d’Aqmi, a dit le chef de la Direction de l’Information et des relations Publiques de l’Armée malienne (Dirpa), le colonel Idrissa Traoré.


Occidentaux peu intéressés


En dénonçant à raison la présence d’Aqmi et sa participation aux attaques, Bamako espérait bénéficier de soutien international. Mais Paris avait affirmé n’avoir “aucune indication“ sur des liens entre Aqmi et la rébellion touareg. “Certains prétendent que la méthode utilisée pour l’exécution s’apparente à celle utilisée par Al-Qaïda“, a dit le ministre français à la Coopération lors de sa visite à Bamako. Il apparait donc clair que l’Occident qui s’est fortement mobilisé pour le départ du pouvoir de Mouammar Kadhafi ne risque pas si tôt de s’engager aux côtés de l’Armée malienne. Même s’il est su que la résurgence des attaques touaregs est une conséquence de la chute de Mouammar Kadhafi.


Réunis en conclave le 24 janvier à Nouakchott, les ministres des Affaires étrangères de la Mauritanie, le Mali, le Niger et l’Algérie dits pays du Sahel avaient conclu que des liens existent entre les groupes armés du Sahel, notamment entre Aqmi et Mnla. Mais aucune décision n’avait été prise concernant la mise en place effective de la Force commune décidée en mai 2011 par ces pays pour unir leurs efforts contre Aqmi.


L’armée malienne continue donc de faire face seule aux rebelles touaregs et les combattants de l’Aqmi ( ?). Si elle a annoncé mercredi la reprise de la ville de Tessalit contrôlée depuis le 17 janvier par le Mnla, il n’en demeure pas moins qu’elle paye de lourds tributs à ce conflit. Et les dizaines de réfugiés maliens dans les pays voisins, dont de nombreux militaires déserteurs, indiquent que les troupes gouvernementales n’ont plus le contrôle du vaste territoire désertique du nord du Mali. Une situation bien profitable à Aqmi dont les activités terroristes importantes avaient provoqué une intervention de l’armée française dans le Sahel.

 
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