Depuis l’indépendance en 1960, le peuple de l’Azawad est l’un des plus opprimés, l’un des plus marginalisés dans un climat dès plus rude du et des plus arides du monde. Ce peuple n’a jamais été pris en considération ni par l’état malien, ni par certains notables (Azawadiens qui ne sont que des pions de l’état prêt à vendre leur peuple pour un poste) qui parlent en son nom depuis Bamako où ils sont dans les meilleures conditions au monde. Arrêtons de nous voiler la face!
Les réalités sont vraiment autres. Nul ne peut les voir étant à Bamako assis dans son salon climatisé même s’il est originaire de l’Azawad. Quoi que l’on dise, il faut être sur le terrain pour vraiment connaitre l’impact. Alors la question de la légitimité du MNLA (qui a mandaté le MNLA pour parler au nom de tous les nordistes?) est dépourvue de tout sens. En outre, que je sache, personne n’a nullement posé la question lorsqu’une minorité s’est insurgée à Benghazi (Libye) et a pris les armes contre le régime de Khadafi. Arrêtons de nous voiler la face!
Il y’a une autre expression qui est totalement dépourvue de sens mais qui est très prononcée: c’est celle du Mali un et indivisible. Elle est cassée par la réalité qui est très simple: le climat. Le Mali actuel comme tout le monde le sait, a été dessiné depuis Berlin avec une règle qui ne prend en compte aucune réalité culturelle, historique ou géographique. Alors ne nous parlez pas d’une unicité et d’une indivisibilité qui n’a jamais existé et qui est impossible sauf imposé. Arrêtons de nous voiler la face!
C’est à coup de mensonge historique que le Mali essaye de justifier sa politique d’unicité et d’indivisibilité. Au lieu de faire des vrais efforts de développement pour le justifier, le Mali ne fait que rejeter la faute sur les Tamasheq qui selon lui ne font que mené des rebellions qui cassent tout pseudo-efforts de développement qui n’ont jamais existés que sur les papiers. Le terrain dément tout. Toute personne ayant été plus loin que Sevaré (région de Mopti) s’en rendra compte de lui-même. Arrêtons de nous voiler la face!
Le simple fait de se dire que la problématique de l’Azawad n’est qu’économique fait rend toute solution impossible. Depuis le début de la République du Mali, cette question n’a jamais été prise par le bon pied bien au contraire, il y’a eu des massacres qui n’ont jamais été reconnus et pour lesquels aucune forme de justice n’a été rendue. Aucun officiel Malien ou Azawadien à Bamako ne s’est levé pour protester contre ces crimes commis par l’armée malienne et ses différentes milices dans l’Azawad. Au contraire, aujourd’hui encore on remet ça et on le justifie par un pseudo-patriotisme. Arrêtons de nous voiler la face!
L’assimilation est le leitmotiv de l’état Malien. Ainsi pour être un « bon malien », on doit se reconnaître dans la culture mandingue et même si l’on est loin de cette dernière. Dès la base, l’état Malien n’a jamais reconnu (ou nié) qu’en son sein il y’a plusieurs peuple diffèrent. Cela est très bien illustré par sa devise: un peuple, un but, une foi. Personne ne l’a dénoncé au mali, mais cette forme d’état copié sur la France a été concrétisée suite à des massacres et oppressions tout au long de l’histoire française. Ainsi veut-on nous forcer à nous assimiler dans le risque de la disparition de nos cultures ancestrales (un génocide en gestation). Arrêtons de nous voiler la face!
Le Mali, une histoire prestigieuse, une culture traditionnelle puissante, mais un pays partagé entre une partie Nord , Est et Nord-Est – la plus importante, 75% du territoire, 10% de la population- désertique ou semi désertique et un sud agricole où coule le fleuve Niger, partant entre une population nomade et semi-nomade, d’éleveurs Songhaï, Peulhs, Arabes et dont la figure emblématique est le Touareg – qui a sa langue, le Tamashek- et le sud principalement agricole, planteur de coton, peuplé de Malinkés et de Sénoufos dont le figure emblématique est le Bambara – qui est aussi la langue vernaculaire. Arrêtons de nous voiler la face!
Deux pays donc. Clairement opposés dans leur culture, leur histoire, leurs traditions, leurs langues et activités principales. L’indépendance de l’Azawad apparait donc comme une évidence nécessaire pour le développement durable de la zone. Le Mali actuel est un état bidon qui n’a aucune base solide et donc qui n’a aucun avenir possible. L’état malien ne s’intéresse qu’aux potentielles richesses minières de l’Azawad mais sans aucune considérations pour les Azawadiens car ne pas admettre leurs différences et œuvrer pour leur disparition est le pire manque de considération. Arrêtons de nous voiler la face!
En outre, un Etat de l’Azawad est le seul rempart possible pour rétablir la sécurité et la stabilité au sahel qui est gangréné par les trafics en tout genre. Quoi que Bamako dise, il n’y aura jamais une véritable détermination de sa part pour trouver une solution durable à cette question. Pour peu qu’il y’ait des accords de paix, ils ne seront jamais appliqués réellement. La preuve en est qu’après les différents accords antérieurs, même un amateur sur la question pouvait prédire une ré-insurrection prochaine dans cette zone. Arrêtons de nous voiler la face!
Enfin, un message à tous nos frères qui sont du coté Malien et qui se disent pacifistes. La Paix ne peut s’installer qu’entre Peuples indépendants d’où toute la noblesse du combat du MNLA. Pour ce qui est des milices Touarègues et Arabes dans l’armée qui combattent le MNLA, il faudrait qu’elles pensent à ce que sont devenus les Harkis d’Algérie… Le « bon choix » n’est jamais facile certes mais n’attendez pas le dernier moment pour rejoindre la révolution et arrêtez de vous voiler la face!
Mohamed Ag Abissa,