12 mars 2013

Coke en stock : au Mali, la drogue est le nœud du problème



Agoravox

Des hommes liés aux trafiquants, comme l’a fait remarquer le 7 février dernier Daniel A. Tessougue, le procureur à poigne de Bamako (*), qui a ajouté à la liste Mohamed Ould Sidati (le maire de Ber et celui d’Adinadji ag Abdallah, le maire d’Aghelhock). Parmi eux, les islamistes salafistes à la petite semaine comme ceux du Mujao, coupeurs de bras en démonstration de l’accomplissement d’une religion rétrograde, une dissidence d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi, et avant tout des trafiquants de drogue ; liés à d’autres trafiquants, eux-mêmes liés au pouvoir d’ATT ). Une dissidence décidée uniquement pour garder le contrôle du trafic, capté par AQMI : « à l’initiative de l’un de ses chefs, le mouvement s’était rapproché d’hommes d’affaires comme Mohammed Rouggy, le plus puissant baron de la drogue de Gao (nota : connu aussi sous le nom de Mohamed Ould Ahmed Deya), on Mohammed Quid Awainat, un chef berabiche, toujours du bon côté du manche puisqu’il fut successivement favorable at, président ATT, ami des Touaregs au printemps 2012 lors de leur brève prise de contrôle de Gao puis du Mujao qu’il contribua à financer. Emprisonné pour son rôle dans l’affaire d’« Air cocaine », il tut remis en liberté sur ordre du président ATT comme la totalité des protagonistes du dossier. Aux dernières nouvelles, Mohammed Quid Awainat serait a Bamako où nul ne songe à l’inquiéter. « Gela n’a rien de surprenant. Des narcos et des financiers des groupes armés se baladent en toute impunité dans la capitale. Ici, on peut redevenir vierge grâce â ses relations, â sa famille ou aux gens que l’on a arrosés », note un expert européen, » précise encore Oberlé. Un journaliste qui poursuit avec l’histoire étonnante du « chamelier milliardaire » qui n’est autre que le fameux maire de Tarkint !
Nous avons fait hier connaissance avec un chamelier milliardaire : le maire de Tarkint, narco-trafiquant et preneur d’otages, nommé « ambassadeur » par le président ATT. Un homme ayant reçu des sommes phénoménales ; que ce soit par le transfert de cocaïne ou l’argent donné aux preneurs d’otage. De l’argent provenant parfois de la France, qui dans l’aventure, semble bien s’être fait gruger d’une dizaine de millions de dollars, selon ce que l’on a appris récemment de la bouche d’une ancienne ambassadrice. De l’argent que l’on cherche toujours à localiser, tant on ignore dans quelles poches il a bien pu tomber. C’est alors qu’intervient notre ancien président français, au premier chef concerné par la libération des otages, et par ses relations avec le président malien du moment. Où est passé l’argent des otages d’Areva, remis à ATT et aux fameux « intermédiaires », voilà bien tout le fond d’un autre problème, qui a toujours la coke en toile de fond…
La liste du procureur
Des sommes mirobolantes
Un milliardaire ayant un compte en banque… malienne. A deux 2,5 millions d’euros chaque otage, ce qu’ont versé les espagnols, il y a moyen en effet de devenir vite riche. L’une des révélations de Wikileaks étant en effet que l’argent des rançons était versé non pas en liquide, comme c’est plutôt l’usage, mais par… versement bancaire : « une banque malienne, dont le nom a été flouté par WikiLeaks, est citée pour avoir « blanchi » l’argent des rançons versées à Aqmi en échange de la libération d’otages. Un télégramme relate aussi les malheurs du diplomate Anton Prohaska, chargé par Vienne de négocier avec les ravisseurs d’un couple d’Autrichiens détenu dans le nord du Mali. Il y a là toute une faune de faux intermédiaires, d’agents doubles et d’escrocs en tout genre… Rien n’aurait été épargné au malheureux Prohaska, selon les diplomates en poste dans la capitale malienne ». Des américains doutant alors fortement des efforts d’ATT pour s’attaquer à Aqmi (ou au Mujao, sa dissidence) :  »une chose est sûre  : en matière de lutte contre Aqmi, la défiance d’Alger à l’égard de Bamako est partagée par l’administration américaine, qui évoque tout à la fois l’attitude ambiguë des responsables maliens, civils comme militaires, et « le jeu trouble » d’ex-chefs de la rébellion touarègue » nous avait rappelé Jeune Afrique en décembre 2012. Et si ce n’est pas la drogue qui enrichit les milliardaires du Sahel, ce sont les prises d’otages : on a calculé que près de 89 millions de dollars ont été emochés par eux entre 2004 et 2011pour leur libération !
Le chamelier milliardaire
L’homme a qui la rançon de Camatte aurait été versée (et qui a donc pris au passage sa part, versé sur son compte bancaire malien) est en effet richissime, nous confirme aujourd’hui le journaliste du Figaro :  »dans le milieu (les grands commerçants du désert, les alliances varient au gré des rapports de forces. Le cas de Baba Ould Cheikh est à ce titre exemplaire. L’homme a toujours su s’adapter. Maire de Tarkint, une bourgade proche de Gao, il est, lui aussi, soupçonné d’être impliqué dans l’affaire d’« Air Cocaïne ». Businessman avisé, il est depuis des lustres le roi de l’import-export sur la route de I’ Algérie. « Il loue (les véhicules aux narcos pour transporter la coke, il leur fournit la logistique nécessaire. « Baba Ould Cheikh est complice des trafiquants, mais ne touche pas à la marchandise », précise un policier malien sous couvert d’anonymat. « Il est multimilliardaire en francs CFA. Il possède 1 000 têtes de chameaux, des troupeaux de bétail et des flottes de camions », ajoute-t-il . L’homme à qui Sarkozy aurait fait confiance, via la chaude recommandation de son ami ATT, à celui qui était à l’origine même de la prise d’otage, ou du détournement de la prise d’otage de Pierre Camatte, comme on a ou le voir précédemment !
Entrée en jeu d’El Para, soupçonné d’être du DRS algérien !
Le choix de Ould Cheikh comme intermédiaire avait provoqué bien des remous en 2003, note Algeria Watch qui raconte le grossier mensonge du personnage et ses liens avec El Para, le jihadiste soupçonné d’être le sous-marin des services secrets algériens depuis toujours  : « la nomination de l’ancien leader du Mouvement patriotique de l’Azawad (MPA), Iyad Ag Aghaly, comme seul médiateur en contact avec les ravisseurs du GSPC a donné lieu à plusieurs contestations dont celle d’un commerçant influent de Kidal, Baba Ould Cheikh. Selon le quotidien malien L’Indépendant, c’est ce commerçant venant de Tamanrasset, en Algérie, qui a été le premier à croiser le chemin de Abderezak el-para et de son commando dans la zone de Tessalit dès le 14 juillet dernier. Revenant de Tam après avoir fait des achats, Baba Ould Cheikh s’est vu confier la cassette vidéo par l’émir salafiste ainsi que des lettres personnelles des otages pour leurs familles. Ce commerçant en a informé le président malien ATT qui avait décidé de confier la médiation au chef targui, Iyad, pour sa connaissance de la région, son art de la négociation et son sang-froid. Un choix adoubé par les diplomates allemands en place à Bamako. Or, ce commerçant qui est également un notable de la communauté Tamachek, les Arabes du mali, a mal pris cette désignation et a continué d’entretenir le contact avec le GSPC. Rival des rebelles targuis, ce notable Tamachek a fini par irriter Abderezak el-para qui a, alors, demandé et obtenu un seul interlocuteur. C’est le président malien qui vient de mettre tout le monde d’accord en désignant un militaire, le colonel Amadou Baba Touré, pour chapeauter la médiation en qualité de haut commissaire de la région de Gao dont Kidal est une province administrative. » ATT, aux ordres alors d’El Para !
Le show Sarkozy 
Le même individu qui s’était chargé du cas de Pierre Camatte en effet  : « connu comme négociateur d’otages, le notable a noué des liens avec le terroriste contrebandier Mokhtar Belmokhtar dit « Mister Marlboro  » (tiens le voilà celui-là !). Durant des années, il fut l’un des intermédiaires attitrés du président malien ATT qu’il pouvait joindre directement par téléphone. Sa carrière de médiateur a débuté dès la première prise d’otages occidentaux dans le Sahara en 2003. Un groupe islamiste armé algérien dont le commandant en second était an certain Mokhtar Belmokhtar, avait enlevé 15 touristes allemands. Ils furent libérés contre une rançon. Un versement qui ouvrit la voie au commerce des captifs européens. Plus récemment, ce « canal historique » intervint dans le processus de libération du Français Pierre Camatte récupéré à Bamako par Sarkozy en 2010. » Un président venu faire une conférence médiatique sur la libération de l’otage français, entre deux vols d’avion, pour ce jour-là tenir des propos fort élogieux sur ATT, et mêler l’enlèvement à un terrorisme et non à une affaire de drogue, comme s’il ne fallait pas évoquer de damné 727 du désert  : « Je remercie le président du Mali, mon ami, de tout ce qu’il a fait pour la libération de Pierre Camatte », a dit Sarkozy à la presse au palais présidentiel à Bamako.  »La France n’oubliera pas ses gestes. Je veux dire aux Maliens (…) que dans la lutte contre Al Qaïda, les terroristes, les assassins, que la France, que je représente avec (le ministre des Affaires étrangères) Bernard Kouchner, sera à vos côtés de façon determinée », a-t-il continué ». Un Sarkoy soudain bien obséquieux, voilà qui surprenait…
Sarkozy mené par le bout du nez ?
Et ce rappel salutaire des liens étroits entre Baba Ould Cheikh et ATT, remerciés tous deux par Sarkozy, nous pose question : est-il possible que notre bon président du moment n’aît pas été informé par la DGSE du fait que Baba Ould Cheikh jouait double jeu depuis toujours ? Difficile à croire, ou alors les services secrets français étaient alors à la remorque, ou en dessous de tout. Oui, mais l’inverse n’est guère plus réjouissant : si les services de Sarkozy le savaient, pourquoi donc lui auraient-ils confié une somme aussi rondelette que celle annoncée par d’autres pris en otages ? Peut-on sans aucune arrière pensée fournir autant d’argent à une personne dont on sait qu’elle vous escroque ? A moins que… à moins que l’on espère en retour quelque chose de plus que le retour de l’otage. A moins d’avoir passé un accord, qui laisse entrevoir une autre possibilité. A savoir un petit plus, prélevé sur la somme demandée au départ, et qui repartirait dans l’autre sens… Une hypothèse terrible, certes, mais on en a vu tellement de belles durant tout un quinquennat… Que doit-on imaginer comme hypothèse ? Un Sarkozy roué au possible se faisant berner par un chamelier, même millionnaire, ou le même négociant avec lui une part de gâteau ? A la pakistanaise, serait-on fort tenté de dire en pensant à des sous-marins ? Les interventions pendant l’interview de Camatte, sur le fait qu’il ait été battu, pour appuyer la seule thèse islamiste violent, faites par le président et non par lui-même, ce qui demeure très étonnant, ne seraient-elles pas la preuve de ces tripatouillages, justement ?
Pour les américains, on a bien craché au bassinet
L’hypothèse paraît osée. C’est pourtant aussi ce que laisse entendre également à mots couverts une ancienne ambassadrice américaine au Mali, sortie de sa réserve pour évoquer une rançon française évaporée entre on ne sait quelles mains. « Selon l’ancien ambassadeur des Etats unis d’Amérique au Mali, Vicki Huddleston la France de Sarkozy était l’un des pays qui donnent de quoi se nourrir aux terroristes. « Il y a deux ans, Aqmi a pris des français en otages dans une mine d’uranium au nord Niger. Pour faire libérer ces otages, la France a payé environ 17 millions de Dollars », a lancé la diplomate américaine. Elle a précisé aussi que la rançon a été versée aux terroristes ‘’indirectement’’. Même si Claude Guéant, qui faisait parti du gouvernement français d’alors a tenu à démentir cette affirmation, l’ex plénipotentiaire américain à Bamako semble être très sûre de ce dont elle accuse la France de Sarkozy en soulignant que ‘’c’est le chiffre dont j’ai entendu parler et que j’ai vu, écrit noir sur blanc’’. Accuser « la France de Sarkozy »...  et ses représentants, donc, ce qui est une première diplomatique à vrai dire, ce que la presse n’a pas cherché jusqu’ici à étayer davantage : « l’ex représentante des USA au Mali va jusqu’à révéler la manière dont les compensations sont parvenues aux terroristes pour prouver qu’elle sait de quoi elle parle en indiquant que ‘’les rançons ont terminé entre les mains du gouvernement malien et ensuite elles sont retournées, du moins une partie, aux salafistes’’. Avant d’enfoncer le couteau dans la plaie en disant que ‘’cet argent alimente la trésorerie d’Aqmi pour acheter des armes et recruter des combattants’’. L’argent aurait d’abord fait un tout entre les mains d’ATT ? Est-ce cela qui expliquerait les ronds de jambe du président français ?
Marchandages
Pierre Camatte a été libéré le 23 février 2010 après 90 jours de détention. Or dix jours avant, le 13 février, tout le monde s’était étonné de l’arrivée de l’avion du chef de la diplomatie française sur le tarmac de l’aéroport de Bamako Sénou. C’est en fait sa deuxième visite en deux semaines : « Tête-à-tête avec le maître des lieux, le président Amadou Toumani Touré. Pour la circonstance, Kouchner avait à ses côtés, le Secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant. De quoi ont-ils parlé avec ATT ? Même s’il n’y a pas eu de communiqué officiel, on imagine qu’il ne pouvait être question que de Pierre Camatte, kidnappé depuis novembre par AQMI, la branche maghrébine d’Al-Qaïda qui avait menacé de l’exécuter à la fin du mois dernier si Bamako ne libérait pas quatre de ses membres, détenus dans des geôles de la capitale malienne. Heureusement, il y a eu, pour le moment, plus de peur que de mal, puisque que les ravisseurs ont prorogé l’ultimatum jusqu’au 20 février prochain. Il n’est donc pas étonnant qu’en l’espace de deux semaines Kouchner vienne plusieurs fois à Bamako pour tenter d’obtenir la libération de Camatte, dans un contexte politique français caractérisé par la campagne pour les régionales, prévues les 14 et 21 mars prochain. En nous interrogeant en ces termes : « que veut réellement Kouchner ? », nous n’attendons pas la réponse facile : « la libération de Pierre Camatte ». Que non ! Nous voulons connaître les modalités pratiques de cette éventuelle libération. Celle-ci, on le sait, est conditionnée à l’élargissement de quatre criminels, membres d’AQMI ». Qu’a-ton monnayé pendant ces quinze jours ? Et pourquoi donc la présence de Guéant ? Pour chaperonner Kouchner, dans lequel Sarkozy n’avait aucune confiance ?
De l’argent disparu
Sachant que l’intermédiaire de la négociation était le maire de Tarkint… on peut en effet craindre que ce ne soient pas le poches des salafistes seules qui aient été remplies, ce que craignait aussi l’ambassadrice US. « Selon elle, toutes les rançons sont payées « indirectement ». Cette pratique est de notoriété diplomatique. « Je suppose que la plupart des gens étaient au courant, les Algériens particulièrement savaient ce qui se passait quand des otages étaient libérés », a-t-elle précisé à la chaîne d’information en continue » ajoute Paris-Match. Les algériens, leurs services secrets, et Claude Guéant, obligatoirement (un Guéant « habitué » de l’Algérie (« Claude Guéant sera accompagné de représentants de la Direction centrale du renseignement intérieur » note le journal algérien). Au courant des transactions financières et des « compensations » : « la libération de Camatte est intervenue quelques jours après celle par le Mali de quatre prisonniers islamistes dont l’AQMI réclamait la libération » nous précisait la presse, une attitude contrastant avec les postures fort martiales d’un Nicolas Sarkozy envers AQMI. « Lutter contre Al Qaïda, les terroristes, les assassins » disait-il d’un côté, pour et en libérer en même quatre de l’autre (deux Algériens, un Burkinabè et un Mauritanien, ce qui avait provoqué la colère des trois pays) ? Etait-ce là la bonne décision ? Et au final, surtout, où est donc passé réellement l’argent à destination des preneurs d’otages ? Qu’en a réellement fait ATT, chez qui l’argent avait été remis en premier selon l’ambassadrice, très certainement d’ailleurs lors du second voyage de février de Kouchner ? Que signifie dans la bouche de Vicki Huddleston le « en partie » qui laisse place à toutes les interprétations ?
Changement de stratégie sarkozyste
Sur les photos de la libération de Camatte, on ne retient que les embrassades ou les amabilités entre Sarkozy et ATT (sauf celle où on le voit le tenant par les épaules en train d’essayer visiblement de le convaincre). Il semble bien pourtant que les liens étaient plus que distendus pourtant. Un accord passé qui n’aurait pas été respecté par ATT ? Beaucoup y songent aussi, aujourd’hui. Surtout après la lecture du Figaro au lendemain du renversement du président malien par une junte. « Un président malien « fatigué » et un pouvoir « en manque de confiance » par rapport à la population. D’autres parlent d’un président « dans le déni » de la gravité de la situation militaire au nord du pays, dans le déni aussi du dialogue avec les rebelles touaregs, que Paris juge nécessaire. Entre Paris et Bamako, la lutte contre al-Qaida n’a pas cessé d’être une source de défiance, ATT étant accusé de ne pas en faire suffisamment. « Il croyait avoir la paix en évitant le combat, à la différence de ses partenaires mauritaniens et nigériens », lâche sèchement un diplomate. On n’a pas non plus digéré, à Paris, qu’ATT traîne les pieds en matière de coopération antiterroriste avec la France, qui a dû se replier sur le Niger pour installer ses militaires spécialisés dans la traque des djihadistes. Un sujet ultrasensible, dans la mesure où six ressortissants français sont toujours retenus au Sahel.  » Sarkozy, qui comme Chirac, ne jurait que par ATT se serait-il rendu compte de son double jeu ou bien le second avait-il promis quelque chose qu’il n’avait pas su tenir ? Toujours est-il que le président français s’était lassé… et ne semblait ne rien avoir compris du tout à ce qui se passait là-bas en choisissant de se rapprocher des preneurs d’otages directement, sans passer par la présidence malienne : « ATT ayant perdu la main dans les délicates tractations pour la récupération de ces otages, Paris a misé sur des contacts avec les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et de sa dissidence islamiste, Ansar Dine, dont le chef, Iyad Ag Ghali, est connu pour avoir joué un rôle de médiateur. L’arrivée massive dans la « sous-région » sahélienne, d’armes en provenance de Libye a encore accru l’incertitude » pouvait-on lire. Sarkozy, le fier à bras anti-islamiste qui discutait en lousdé avec le leader d’Ansar Dine, l’ancien « ambassadeur » malien islamiste partisan de la charia nommé par ATT ? Ce sont les preneurs d’otages qui devaient sourire…
Un changement qui s’expliquerait
En fait, au Mali, d’aucuns ont trouvé la solution du revirement de Sarkozy vis-à-vis d’ATT : c’est la crise Libyenne qui en serait à l’origine, selon Maliweb : « c’est un haut gradé de l’armée malienne, un habitué de la présidence malienne, qui parle. « Pour nous, Mohamed Ag Najem [le chef d’état-major de la rébellion touarègue, NDLR] a fait un compromis avec l’Otan et la France en abandonnant Kaddafi en pleine crise libyenne, affirme-t-il. Le marché était que s’il quittait le sud de la Libye, la France l’aiderait au mieux dans ses revendications au Mali. En plus, Paris a fait en sorte que Niamey ferme les yeux sur le passage du convoi de Ag Najem en direction du Nord Mali ». La rébellion du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui a commencé ses attaques le 17 janvier, a été aussitôt condamnée par la Cedeao, l’Union africaine (UA) et les États-Unis. Mais pas explicitement par la France ni par l’Union européenne (UE). En outre, alors que de violents combats avaient lieu au Nord-Mali, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, déclarait le 7 février devant le Sénat français : « La rébellion touarègue a remporté récemment d’importants succès militaires au Nord du fleuve Niger. (…) Un cessez-le-feu immédiat est pour nous impératif ». Cela se tient en effet… et expliquerait l’étonnnant rapprochement de Sarkoz avec les rébelles touaregs… et expliquerait d’autant plus la chute rapide d’ATT, lors de la tentative de renversement de la junte militaire… des militaires, rappelons-le, qui auraient eux-mêmes balisé la piste d’atterrissage du Boeing de la drogue…
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(*) la liste des personnes concernés par une action du TPI :
La Cour Pénale Internationale ayant déjà été saisie des Crimes contre l’humanité et des Crimes de guerre, les faits qui leur sont reprochés sont, entre autres :
‑ Terrorisme,
‑ Sédition,
‑ Crimes portant atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat, à l’intégrité du territoire national, par la guerre, l’emploi illégal de la force armée, la dévastation et le pillage public,
‑ Crimes et délits à caractère racial, régionaliste et religieux,
‑ Trafic international de drogue.
Parmi les nombreuses personnes poursuivies, on peut citer entre autres :
Ansar Eddine :
Iyad Ag GHALI, Algabass Ag INTALLA, Hamada Ag BIBI, Cheikh Ag AOUSSA, Soultane Ould BADY (Ansar Charia), Amada Ag Hama alias Abdelkrim El Tarqui (AQMI), Oumar Ould HAMAHA (Ansar Charia + AQMI), Sidi Mohamed Ould BOUMANA alias Sanda (AQMI)
MUJAO
Chérif Ould ATAHER (connu sous le nom Cherif Ould TAHAR, aussi narcotrafiquant), Abdrahamane Ould El AMR alias Ahmed El Tlemsi, Aliou Mahamane TOURE
MNLA
Bilal Ag ACHERIF, Mohamed DJERI, Mohamed Ag NAJIM, Hamma Ag MOSSA, Deity Ag SIDIMOU (narcotrafiquant), Ibrahim Ag MOHAMED ASSALEH, Iglass Ag OUFEN, Baye Ag DICKNANE, Moussa Ag ASSARID, Abdallah Ag ALBAKAYE, Mahdi Ag BOHADA,
NARCOTRAFIOUANTS
Mohamed Ould AHMED DEYA dit Mohamed Rouggy, Dina Ould DAYA, Mohamed Ould SIDATI, (Maire de Ber), Baba Ould CHEICK, Mohamed Ould.,AWAINAT, Abinadji Ag Abdallah (Maire de Aguelhoc).
C’est l’occasion d’affirmer de nouveau, que l’impunité constitue un terrain favorable à l’amplification du phénomène criminel, chose qui ne saurait aller avec les exigences de l’Etat de droit et de construction d’une véritable démocratie.
Bamako, le 07 février 2013 
Le Procureur Général
Daniel A. TESSOUGUE

Entretien avec Romaric Adekambi, co-fondateur de Agone Drone, sur la vulgarisation de l’usage des drones au Bénin

Romaric Adekambi est le co-fondateur de Agone Drone, une agence de location de drones pour les professionnels du secteur audiovisuel. Avec ...