Une délégation du MNLA lors d’une réunion au Burkina Faso, le 16 novembre 2012. © AFP
Les préparatifs pour de futures négociations entre le gouvernement central de Bamako et le MNLA sont en cours. Le Premier ministre malien par intérim, Diango Cissoko, doit bientôt se rendre à Kidal.
En partie débarrassé des groupes islamistes armés qui contrôlaient le nord du pays, le gouvernement malien doit désormais faire face à un autre problème, de taille : le contrôle de Kidal et sa région par les Touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
À la fin du mois de janvier, trois semaines après le début de l’intervention militaire franco-africaine contre les jihadistes, le MNLA annonçait avoir repris Kidal et Tessalit, deux des principales villes de l’extrême-nord du Mali. Rapidement rejoint sur zone par les forces françaises et tchadiennes, le mouvement touareg affirme depuis qu’il ne laissera pas les soldats maliens fouler « son » territoire. Ses membres refusent de déposer les armes, invoquant d’éventuelles représailles de l’armée régulière contre les populations civiles – majoritairement arabe et touarègue – de la région.
Cette situation est un véritable casse-tête pour le gouvernement de transition malien, qui espère pouvoir organiser des élections présidentielle et législative sur tout le territoire malien au mois de juillet prochain. « Tant qu’il n’y aura pas d’accord-cadre entre Bamako et le MNLA, il n’y aura pas d’élections chez nous », rétorque fermement un responsable du mouvement touareg contacté par Jeune Afrique.
Les intermédiaires au travail
En coulisse, les deux camps s’activent donc pour faire avancer les négociations. Pour le moment, les intermédiaires sont au travail. Début mars, l’émissaire de l’Union africaine pour le Mali, le burundais Pierre Buyoya, a rencontré des membres du MNLA à Ouagadougou. À la fin du mois, le 31 mars, c’était au tour du représentant de l’ONU au Mali, David Gressly, de dialoguer avec les chefs du MNLA à Kidal pour évoquer ces futures discussions avec le pouvoir central.
Ces différentes prises de contact semblent porter leurs fruits. Diango Cissoko, le Premier ministre malien par intérim, doit se rendre prochainement à Kidal pour rencontrer les responsables touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). À Paris, on se félicite de cette volonté de dialogue. « On sent une volonté des uns et des autres de se parler, on avance dans le bon sens », estime une source diplomatique.
Pour le moment, l'entourage de Cissoko se montre discret et affirme qu'aucune date n'a encore été fixée. Des questions liées à la sécurité de la délégation malienne expliqueraient en partie ces incertitudes. Quels seront les interlocuteurs du Premier ministre ? « Des Maliens, comme lui », répond, de manière évasive, l'un de ses collaborateurs. Difficile quand même d'imaginer qu'il ne croisera pas l'aménokal Intalla Ag Attaher, chef traditionnel des Ifoghas, ou encore Bilal Ag Achérif, le leader du MNLA, installé à Kidal.
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Benjamin Roger
Les préparatifs pour de futures négociations entre le gouvernement central de Bamako et le MNLA sont en cours. Le Premier ministre malien par intérim, Diango Cissoko, doit bientôt se rendre à Kidal.
En partie débarrassé des groupes islamistes armés qui contrôlaient le nord du pays, le gouvernement malien doit désormais faire face à un autre problème, de taille : le contrôle de Kidal et sa région par les Touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
À la fin du mois de janvier, trois semaines après le début de l’intervention militaire franco-africaine contre les jihadistes, le MNLA annonçait avoir repris Kidal et Tessalit, deux des principales villes de l’extrême-nord du Mali. Rapidement rejoint sur zone par les forces françaises et tchadiennes, le mouvement touareg affirme depuis qu’il ne laissera pas les soldats maliens fouler « son » territoire. Ses membres refusent de déposer les armes, invoquant d’éventuelles représailles de l’armée régulière contre les populations civiles – majoritairement arabe et touarègue – de la région.
Cette situation est un véritable casse-tête pour le gouvernement de transition malien, qui espère pouvoir organiser des élections présidentielle et législative sur tout le territoire malien au mois de juillet prochain. « Tant qu’il n’y aura pas d’accord-cadre entre Bamako et le MNLA, il n’y aura pas d’élections chez nous », rétorque fermement un responsable du mouvement touareg contacté par Jeune Afrique.
Les intermédiaires au travail
En coulisse, les deux camps s’activent donc pour faire avancer les négociations. Pour le moment, les intermédiaires sont au travail. Début mars, l’émissaire de l’Union africaine pour le Mali, le burundais Pierre Buyoya, a rencontré des membres du MNLA à Ouagadougou. À la fin du mois, le 31 mars, c’était au tour du représentant de l’ONU au Mali, David Gressly, de dialoguer avec les chefs du MNLA à Kidal pour évoquer ces futures discussions avec le pouvoir central.
Ces différentes prises de contact semblent porter leurs fruits. Diango Cissoko, le Premier ministre malien par intérim, doit se rendre prochainement à Kidal pour rencontrer les responsables touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). À Paris, on se félicite de cette volonté de dialogue. « On sent une volonté des uns et des autres de se parler, on avance dans le bon sens », estime une source diplomatique.
Pour le moment, l'entourage de Cissoko se montre discret et affirme qu'aucune date n'a encore été fixée. Des questions liées à la sécurité de la délégation malienne expliqueraient en partie ces incertitudes. Quels seront les interlocuteurs du Premier ministre ? « Des Maliens, comme lui », répond, de manière évasive, l'un de ses collaborateurs. Difficile quand même d'imaginer qu'il ne croisera pas l'aménokal Intalla Ag Attaher, chef traditionnel des Ifoghas, ou encore Bilal Ag Achérif, le leader du MNLA, installé à Kidal.
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Benjamin Roger