Présentation
Le 28 novembre 2011 a été
inaugurée à Zinder la première raffinerie du Niger. Cette raffinerie est
exploitée par la Société de Raffinage de Zinder (SORAZ) qui est une
coentreprise entre la China National Petroleum Company (CNPC), pour 60%
du capital ; et l’Etat du Niger pour 40% des parts.
Cette
raffinerie va traiter le brut extrait de certains gisements du champ
d’Agadem dont l’exploitation a été confiée par l’Etat Nigérien à la CNPC
et où il a été prouvé l’existence de réserves s’élevant à 483,3
millions de barils. Elle inaugure à n’en point douter une nouvelle ère
pour le Niger puisque le pays devient du même coup producteur de
pétrole. L’annonce du lancement de la SORAZ est aussi l’occasion d’une
controverse de la part de certains nigériens, notamment autour des prix
des produits raffinés vendus à la pompe qui ont été annoncé par le
ministre de l’énergie et du pétrole, M. Foumakoye Gado dans une
conférence de presse le 16 novembre 2011.
En effet une partie de
l’opinion s’est estimée déçue par les prix jugés élevés des produits
raffinés. Le ministre de l’énergie et du pétrole a lui-même confirmé ce
mécontentement en affirmant savoir que « le rêve des Nigériens d’avoir
du carburant moins cher ne s’est pas encore réalisé1. »
Dans
ce contexte nous souhaitons apporter notre contribution à ce débat qui
intéresse tous les citoyens nigériens. Nous souhaitons prendre du recul
pour décortiquer les chiffres qui ont été annoncés officiellement et ce
depuis le lancement du projet d’Agadem en 2008 jusqu’au lancement de la
raffinerie de Zinder, afin de pouvoir apprécier objectivement l’impact
probable de l’activité pétrolière sur le pays.
Ainsi dans un
premier temps, nous souhaitons confronter les attendus du projet lors de
son lancement en 2008 avec les réalisations atteintes à l’inauguration
de la raffinerie, ceci au regard de la production, des coûts et des
objectifs de la politique énergétique. Dans une deuxième partie nous
allons comparer le projet pétrolier nigérien avec les standards
internationaux, notamment la structure des coûts de la raffinerie. Enfin
en troisième lieu, à l’issue de cet éclairage technique et économique,
nous formulerons une analyse critique des différentes données,
notamment les prix. Nous dégagerons alors des pistes de réflexion et des
propositions pour optimiser les retombées de l’exploitation pétrolière
et pour l’Etat et pour les consommateurs nigériens.
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