Quel lien peut-il exister entre le commandement militaire américain pour l’Afrique, plus connu sous la dénomination d’Africom, et l’organisation terroriste Al Qaïda du Maghreb islamique (Aqmi) ? La réponse à cette question paraît d’une simplicité extravagante et consiste à dire que la structure Africom contribue à sa manière à lutter contre les agissements criminels de l’organisation dirigée par Abdelmalek Droudkel.
Cependant, le socio-stratégiste Mohamed Saïd Mekki, invité hier du Centre de recherches stratégique et sécuritaire (CRSS) pour animer une conférence de presse traitant du thème de «la stratégie d’hégémonie américaine dans la rive sud de la Méditerranée», estime, quant à lui, que «l’Africom et Aqmi sont les deux faces de la même monnaie». Même si le conférencier s’est abstenu de fournir les arguments nécessaires pour mieux accréditer cette relation entre la structure américaine et l’organisation Aqmi, il a toutefois
insisté sur le fait que pour les prochaines années, l’influence américaine dans l’espace maghrébin sera strictement d’ordre militaire. «Le seul domaine où les Etas-Unis pourront conserver leur prédominance dans la région maghrébine, pour les quarante prochaines années, est celui d’ordre militaire», a soutenu M. Mekki. Il renchérit en affirmant que durant toute cette période, l’organisme Africom jouera un rôle prépondérant dans la concrétisation de l’ambition américaine vis-vis de l’espace maghrébin.
«Ceux qui pensent que les activités d’Africom vont être gelées se trompent lourdement», a encore soutenu le conférencier. Dans un entretien qu’il a accordé en novembre dernier à la revue Géopolitique, l’universitaire Alain Fogue Tedom, spécialiste du continent Africain, a soutenu, quant à lui, que l’avis des observateurs par rapport aux objectifs visés par Africom est partagé.
«Certains estiment qu’Africom est l’expression de la volonté américaine d’établir des bases militaires en Afrique, alors que d’autres considèrent que ce commandement s’inscrit dans le soutien américain au renforcement des capacités africaines du maintien de la paix», dira M. Tedom, qui déduit que la création d’Africom sert «les intérêts africains afin de mieux défendre ceux des Etats-Unis sur le même continent».
Sur un autre volet, le conférencier Mohamed Saïd Mekki a soutenu que dans le sillage de la sécurité militaire engagée par les etats-Unis et les Etats du Maghreb, l’Algérie occupe une position stratégique. «L’Algérie est un Etat pivot en matière de coopération sécuritaire avec les etats-Unis, arguant notamment que les ressources financières dont dispose l’Algérie, ainsi que la pertinence de sa diplomatie font d’elle «une pièce maîtresse dans le domaine de la coopération dans la région du Maghreb».
Karim Aoudia