18 mars 2013

Exactions : les soldats maliens visés par l’ONU


Trois mois de guerre et déjà trois rapports épinglent des soldats de l’armée malienne pour abus et exactions sur des populations civiles...

Des accusations qui se suivent et se ressemblent. La dernière en date, est celle de  la mission d'observation effectuée par l’ONU au Mali courant février 2013 sur la situation des droits de l’Homme au Mali. Le Haut- Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) accuse dans ses conclusions, des soldats maliens d’avoir mené des représailles contre plusieurs groupes ethniques, depuis l’intervention militaire française dans le nord Mali, le 11 janvier. 
"Peulhs, touaregs, bellas visés..." 

Selon la Haute-commissaire adjointe des Nations unies aux droits de l’Homme, Kyung-wha Kang, ces représailles visaient « les Peuls, les Touaregs et des groupes ethniques arabes perçus comme soutenant les groupes armés » qui occupaient le nord du Mali depuis 2012. Pour Kyung-wha Kang « la situation a été exacerbée par la propagation de messages incendiaires, y compris à travers les médias, stigmatisant les membres de ces communautés, dont des milliers ont fui par peur de représailles de la part de l'armée malienne. (...) Ceux qui restent dans le pays ont peur d'être des cibles non pas pour ce qu'ils ont fait mais pour ce qu'ils sont ».

Par ailleurs, la porte-parole du HCDH, Cécile Pouilly cite parmi les représailles, des cas à Sévaré, de « corps qui ont été retrouvés au fond de puits » ainsi que de nombreux cas de « violences sexuelles contre des femmes appartenant à ces minorités - notamment des femmes de la communauté Bella (touaregs noirs, ndlr), » Le HCDH demande aux autorités de Bamako d'enquêter sur ces crimes et d'en punir les responsables.

Présent au Conseil des droits de l'Homme à Genève lors de la présentation desdites conclusions, le ministre de la justice du Mali, Malick Coulibaly, a déclaré que les allégations d'exactions imputables aux forces maliennes sont « le fait d'actes isolés dont les auteurs seront poursuivis et punis ». Selon le ministre, « des militaires soupçonnés d'exactions ont été rappelés sans attendre du théâtre des opérations et remis à la justice malienne ». Réagissant également à ces accusations de l’ONU contre l’armée malienne, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a déclaré lors de son voyage au Sénégal qu’il n’avait pas « connaissance de tant d’exactions que cela » tout en poursuivant que « les médias ne devraient pas se faire l’écho d’affirmations qui ne correspondent pas à la réalité » et qui évoquent des « exactions imaginaires ». 

Déjà le 23 janvier dernier, soit treize jours après le début de l'intervention française, la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) a accusé des soldats de l'armée malienne d'avoir perpétré « une série d'exécutions sommaires », dans l'ouest et le centre du Mali, réclamant la création « immédiate » d'une commission d'enquête indépendante. Human Rights Watch (HRW) a également fait cas de ces exactions dans son rapport sur la situation au Nord Mali. Après ces deux organisations internationales de défense des droits de l’Homme, c’est la première fois que l’armée malienne est visée par l’ONU.

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