27 févr. 2012

Le flux migratoire au cœur de la sécurité du Sahel



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Par Amirouche Yazid

La question de la sécurité dans la région du Sahel a été soulevée par les pays du groupe de 10 du pourtour méditerranéen, auparavant appelé le groupe des 5+5. A l’occasion de la réunion de Rome, la capitale italienne, les représentants des 10 pays du bassin méditerranée ont ainsi évoqués les éléments à l’origine des tensions que vivent des pays de la sous-région sahélienne.Les ministres des Affaires étrangères ont confirmé leur engagement à lutter contre tous les phénomènes nés de l’insécurité. 
Il s’agit, entre autres, du terrorisme, du banditisme ainsi que du crime organisé. Sans la moindre surprise, il n’a pas été question de changer d’approche dans la conception que se fait ce bloc régional contre la multiplication de ces fléaux. Mais, incontestablement, les pays des deux rives de la méditerranée accordent une importance grandissante au phénomène migratoire. Ce dernier inquiète en effet davantage cet ensemble régional. Si, à priori, les présents à Rome, à l’image de l’Algérie, ont défendu une approche globale de la question, il n’en demeure pas moins que cela risque de s’avérer insuffisant. Notamment dans un contexte régional riche en rebondissements, côté Sud, et en proie à une crise financière dure à surmonter, côté Nord. C’est dire la complexité de la donne quand bien même on garde espoir de neutraliser les fléaux en question.Coté algérien, on se félicite du fait que la position de l’Algérie ait fait consensus au sein des pays concernés. 
C’est ce qui a été souligné à l’issue de cette rencontre, par le représentant du gouvernement algérien qui a déclaré que la position algérienne a été confortée par les autres délégations ayant pris part à ce rendez-vous. Il notera à cet effet que «les ministres ont été unanimes pour dire que le phénomène migratoire ne peut trouver de solution que dans une approche globale». Au cours de cette réunion, la délégation algérienne a invité les pays membres à «dépasser les approches théoriques et réfléchir sérieusement à des programmes concrets de mise en œuvre, qui permettent de traduire cet accord sur une vision d’ensemble devant aboutir à des résultats». L’Algérie compte donc jouer un rôle essentiel dans la lutte contre ces phénomènes qui constituent une réelle menace aussi bien pour les pays de la région que pour la zone dans sa globalité. «La position algérienne a été considérée comme étant judicieuse et nous avons retenu que le prochain sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du groupe prévu à Malte, permettrait, non seulement d’informer sur la situation migratoire, mais d’être également en mesure d’apprécier les recommandations sur des mesures de mise en œuvre, sachant que la question de la migration concerne tous les pays du groupe», soutenait le ministre des Affaires étrangères.
Force est de constater cependant que la stabilisation de la région du Sahel reste tributaire de la nature et des visées des pays du Sud de la méditerranée. Pour Alger, «c’est à la charge de ces pays de réunir des éléments pour que cette solidarité dans la gestion des flux migratoires, ne soit pas seulement une solidarité déclarée, mais active». Invitée récemment à cerner la problématique du flux migratoire, De Wenden, spécialiste de la question, a expliqué que «la fermeture des frontières des pays européens a engendré 
17 000 morts durant la période 1998-2008. On ne compte que le tiers des morts. Cela dépasserait donc les 50 000 morts». Pour «la question migratoire en Méditerranée : entre mythes et réalités», la spécialiste l’a analysé sous un angle contrastant avec les visions alarmistes et apocalyptiques. Pour elle, «la migration est un bien public mondial. La mobilité des populations est source de richesse». Le postulat de l’étude fut loin de celui qui a aboutit à la criminalisation des harraga ou l’attribution des fléaux sociaux et économiques à ces «envahisseurs». Pour la spécialiste, «la migration concerne 220 millions de personnes dans le monde. Ce n’est pas beaucoup. Ce n’est pas un mouvement d’invasion», relativise-t-elle, en précisant que «la migration interne touche 740 millions de personnes. Sur la direction de ces mouvements ensuite».

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